Le pédiluve économique dans lequel nous barbotons est en passe de se transformer en pataugeoire où nous risquons fort bien de nous noyer. La crise en « W » (descente aux enfers, remontée molle, plongée dans les abîmes avant une nouvelle ascension qui ne devrait pas nous permettre de reprendre de la hauteur avant 2014, si tout va bien…) était prévisible puisqu’elle était annoncée. Des voix expertes avaient sonné le glas face au mur infranchissable des dettes de nos pays, prédisant un affaissement de terrain majeur. C’est arrivé cet été et la coulée de boue est loin d’être arrêtée…
Le plus préoccupant dans cette histoire n’est pas tant la crise financière bis, l’argent ça va ça vient, mais plutôt la défaite lamentable de nos politiques.
Aux Etats-Unis, au Japon, en Europe, les élus comme les partis d’opposition se comportent comme des girouettes, des bretteurs qui brassent plus de vent qu’ils n’apportent de solutions d’avenir. Aux Etats-Unis, l’attitude stupidement partisane des républicains et l’inconsistance des démocrates, Obama en tête, ont fait tomber la note « magique » (sic !) du AAA sans qu’il ne soit apporter de réponses à l’endettement récurrent. Ce système de notation que tous les élus condamnent aujourd’hui parce qu’il sont au pied du mur, ne les dérangeait pas avant la crise, au contraire, comme des élèves hypocrites, ils n’ont eu de cesse de flatter les agences de notation pour mendier leurs bons points et tirer des chèques en bois. Et pendant ce temps-là, les dettes s’accumulent sans que rien ne soit fait. Ou pas grand chose.
En France, à l’aube des présidentielles, la teneur du débat est affligeante de médiocrité avec des candidats d’un amateurisme préoccupant qui brament leur anti-sarkozysme et n’ont strictement rien de constructif à proposer, sinon de vieilles recettes éculées, un fantasme de « rêve français » dont se gargarise le candidat socialiste François Hollande, incarnation de ces vieux politiciens sans envergure, sans charisme, sans projet (rassurons-nous, les autres ne valent pas mieux).
Un signal faible devrait nous alerter : les dépenses militaires mondiales ne cessent d’augmenter, passant de 1000 milliards de dollars en 2005 à plus de 1 500 milliards de dollars l’année dernière. Quand les politiciens sont incapables de changer le monde, ce sont les militaires qui occupent le terrain : l’Histoire adore repasser les plats…