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Bella se sent mal dans sa peau ...

Par L'Autre Monde @LautreMonde1

Voici le quatrième chapitre de "Mes plus belles années ou non!" écrit par Ankoda (corrigé par Coralie) .Si vous désirez lire les trois premiers chapitres,rendez vous sur le côté droit du site dans la catégorie "Fan Fiction d'Ankoda"

               Bella se sent mal dans sa peau ...

Le lendemain matin, j'étais très stressée à l'idée de revoir Jasper. Non, mais, qu'est-ce qu’il m'avait pris de le laisser m’embrasser! Je l'avais toujours trouvé très beau, certes, mais je l'avais aussi toujours pris pour un connard! Se pourrait-il que durant toutes ces années, pendant lesquelles il avait été froid et distant, il était en réalité attiré par moi mais bloqué par sa timidité ?

« Mais qu'est-ce que tu racontes Bella, tu t'es vue ? Qu'est-ce que Jasper Hale pourrait bien te trouver ? Il essayait juste d'être sympa avec toi! Arrête de te faire des films! »

En me regardant dans le miroir de ma chambre, je me dis que ma petite voix intérieure avait bien raison.

Mes cheveux, qui commençaient à être trop longs, ne voulaient rien savoir avec l'humidité ambiante; j'avais beau les lisser, ils frisaient inexorablement. Je trouvais mes yeux marron globuleux et ma peau, trop pâle, me donnait un air maladif.

Mes seins étaient bien trop gros par rapport à mon buste et ma taille fine ne m'empêchait pas d'avoir un peu de ventre et surtout des hanches impressionnantes.

Après avoir fini mon inspection, je m'écroulais sur mon lit, bien décidée à ne remettre les pieds au lycée que lorsqu'une fée se serait penchée sur mon cas désespéré avec sa baguette magique.

Et Edward? Nous n'avions pas eu le temps de faire vraiment connaissance la veille mais je ne pouvais pas me mentir, il m'avait tapé dans l'œil ! Son petit discours à la sortie du lycée, comme quoi il était heureux de m'avoir rencontré, c'est à moi qu'il l'avait fait et non à Jessica, avec qui il avait passé plus de temps.

Jess ! Il fallait absolument que je lui parle! Hier, déjà, j'avais voulu le faire plusieurs fois sans trouver un moment. Après le départ de Jasper, j'avais étais distraite toute la soirée. Enfin… encore plus que d'habitude !

J'attrapais mon portable sur ma table de chevet et après avoir vérifié l’heure, je l'appelais. Elle répondit rapidement.

- Allô ?

- Salut, Jess, c'est Bella. Est-ce que ça te dérange de passer me chercher ? J'ai besoin de te parler.

- Euh, non, pas de problème. J'allais partir, j'arrive dans quelques minutes. C'est grave? T'as l'air vachement sérieux !

- Mais non, rigolais-je. C'est juste que, hier, on n’a pas eut le temps de discuter, c'est tout !

- Bon, à tout de suite alors, attend moi devant chez toi, j'arrive !

- D'accord, merci Jess.

Je raccrochais, descendis boire un verre de jus d'orange et enfilais mes chaussures. La maison semblait déserte. Emmet avait du faire le mur pour aller dormir chez Rosalie. Ses parents, à elle et Jasper, s'occupaient encore moins de leurs enfants que mon père. Ce qui n'était pas peu dire vu que je n'avais pas vu celui-ci depuis trois jours. Il partait à l'aube tous les matins et ne rentrait pas avant onze heures du soir.

Hier soir, en l'entendant rentrer, j'avais fait exprès de faire du bruit en allant aux toilettes, en espérant qu'il vienne me demander comment c'était passée ma rentrée. Mais après avoir bu une bière, dont la canette trainait sur la table de la cuisine ce matin, je l'avais entendu aller se coucher directement.

Je fis comme je le faisais souvent; je détournais les yeux de la bière vide et tentais d'ignorer du mieux que possible, le trou béant qui s'était formé dans mon cœur le jour où ma famille avait volée en éclats.

J'attrapais ma parka et mon sac sur le portemanteau et sortis. Jessica m'attendais dans sa voiture au bout de l'allée. Je m'installais coté passager et nous prîmes la direction du lycée.

- Alors, dis-moi tout B. Qu'est-ce qui ce passe ? dit-elle aussitôt.

- Je ne sais pas par où commencer.

Je me sentais un peu bête maintenant. Qu'allais-je lui dire ? « Dis Jessica, voudrais tu bien me laisser Edward, je crois avoir un ticket avec lui ! » Elle allait me prendre pour une folle !

- C'est encore ta famille ? Si ça ne va pas tu sais que tu peux venir dormir à la maison quand tu veux!

- Non, ce n'est pas ça .

J'eus une vision rapide de la canette de bière sur la table de la cuisine avant de me forcer à sourire pour rassurer Jessica.

- C'est très sympa Jess, mais je t'assure ça va mieux chez moi.

- Ah, tant mieux. Je m'inquiète pour toi, tu sais. Même si je sais que nos sujets de conversation tournent souvent autour de choses beaucoup moins graves, si tu veux me parler comme tu le fais avec Angela, il n'y a pas de problème. Je serais toujours là pour t'écouter.

Ce qu'elle venait de me dire me toucha beaucoup car Jess n’était pas une grande sentimentale. Le fait qu'elle me propose de m'écouter lui raconter mes problèmes personnels me prouvait que notre amitié comptait vraiment pour elle.

Du coup, je savais encore moins comment aborder le sujet.

- Cela me touche beaucoup, merci. Je saurais m'en souvenir. Mais je voulais simplement te parler d’Edward.

- Il te plait, n'est-ce pas ? me dit-elle directement, avec un petit sourire.

- Quoi ? Non. J'étais désarçonnée par sa perspicacité. Enfin oui, cela se peut qu'il me plaise. Mais à toi aussi, il te plait, non ?

Elle ne répondit pas tout de suite. Nous venions d'arriver sur le parking du lycée. Elle se gara sur une place libre, coupa le moteur, défit sa ceinture et se tourna vers moi. Je commençais à m'inquiéter sérieusement quand elle prit la parole :

- Bien sur qu'il me plait Bella. Ce mec est beau comme un dieu ! Et, comme tu l'as surement remarqué, j'ai tenté ma chance. Mais je ne suis pas aveugle. J'ai vu comme tu le regardais ! Et si je m'enflamme dès que je rencontre un nouveau garçon ou dès qu'un mec me porte ne serait-ce

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qu'un vague intérêt, ce que j'ai vu dans tes yeux, hier, je ne l'avais encore jamais vu. Jamais tu n'as réagi comme cela avec un homme.

J'étais sidérée par ce qu'elle venait de me dire. C'est vrai qu'Edward m'avait tout de suite plu. Mais je ne pensais pas que c'était aussi fort que mon amie le suggérait. Enfin, quoi, je ne le connaissais presque pas après tout !

Elle du voir le scepticisme dans mon regard car elle ajouta :

- Tu ne t'en rend peut être pas compte aujourd’hui, mais je suis certaine que dans quelques jours, tu me diras que j'avais raison.

Comme j'ouvrais la bouche pour riposter, elle dit :

- Sache juste que je ne vais pas continuer à draguer Edward. Il sera juste un pote. Je me suis bien éclatée en cours hier avec lui et cela en restera là. D'ailleurs, Lauren m'a dit que Mike voulait me revoir.

- Oh non ! Ne me dis pas que tu vas remettre ça avec Mike ! Ce mec est débile ! Tu vaux beaucoup mieux que cela, dis-je en levant les yeux au ciel. Il ne pense qu'avec ce qu'il a entre les jambes.

Jessica éclata de rire.

- B. tous les mecs de notre âge sont pareils ! Bon, il faut qu'on y aille, on va être en retard sinon.

Tandis que nous nous dirigions à notre premier cours, je réfléchissais à la conversation que nous venions d'avoir. Le moins que l'on puisse dire c'est que Jessica m'avait énormément étonnée. D'abord, il y avait eu le fait qu'elle se souciait de mes ennuis personnels et ensuite qu'elle arrête de draguer Edward alors que je n'étais même pas sure d'être vraiment intéressée par lui. Cela ne ressemblait pas vraiment à la Jessica que je connaissais depuis seize ans.

Nous arrivâmes en classe les dernières alors que les autres finissaient de sortir leurs affaires. Edward nous sourit, installé tout seul à une table. Je lui rendis son sourire mais je suivis Jessica et m'assis à coté d'elle à la dernière table libre.

Je pensais à sa dernière phrase, tout à l'heure, concernant les garçons de notre âge. Elle avait plus d'expérience que moi avec les hommes mais je ne pensais pas que sa généralisation soit vraie. J'étais sure qu'Edward ne faisait pas partie de la même catégorie de mecs que Mike. Et Jasper alors? Qu'attendait-il de moi avec son baiser alors que nous ne nous étions jamais adressé la parole auparavant ? Lui, avec quoi pensait-il ? Son cœur ou autre chose ?

- Jasper m'a embrassé hier, soufflais-je tout bas à Jess, alors que le silence s'était installé dans la classe.

- Quoi ? hurla t-elle, en menaçant de tomber de sa chaise.

Je ne pus m'empêcher de rigoler devant la tête qu'elle faisait et, bien sur, cela ne plu pas vraiment au professeur d'histoire qui venait de commencer son cours.

- Non mais où vous croyez-vous toutes les deux? Mademoiselle Swan, venez-vous mettre à coté de monsieur Cullen.

- Oui monsieur Saltzman, bredouillais-je en rougissant.

Je détestais attirer l'attention sur moi, même si je ne faisais pas partie des premières de la classe. Je rassemblais mes affaires en quatrième vitesse et allais m'assoir à la table d’Edward.

- Salut, murmura t-il alors que le cours reprenait.

Il me regardait, l'air de trouver la situation particulièrement amusante; les lèvres pincées sur un sourire qu'il avait du mal à retenir.

- Salut. Il y a quelque chose de marrant ?

- C'est juste que tu ne voulais pas te mettre à coté de moi et, qu'en fin de compte, voilà que tu n'as pas le choix !

Il dit cela avec un grand sourire, visiblement très content de lui.

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler. On ne se connait pas. Pourquoi je me serais assise à coté de toi ce matin ? lui dis-je sèchement tout bas.

Son sourire s'effaça aussitôt et quand je le vis ouvrir la bouche prêt à me répondre, je le coupais :

- Maintenant si cela ne te déranges pas, j'aimerais écouter le cours.

Je me tournais vers le professeur et fis semblant d'écouter. Seulement semblant, car en réalité, j'étais incapable de me concentrer. Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris encore ? N'importe quoi de m'énerver sur Edward comme cela. J'avais bien vu à la tête qu'il avait fait que je l'avais vexé. Mais ça avait été plus fort que moi, comme hier à la cafétéria, quand il m'avait interrogé sur mon âge.

D'un coté j'avais très envie d'apprendre à le connaître et d'un autre coté cela m’effrayait. Je m'inquiétais de ce qu’Edward pourrait penser de moi s'il découvrait celle que j'étais vraiment. Une fille pas très sociable avec des tas de problèmes. Inexplicablement, je sentais que je pourrais très bien m'entendre avec ce garçon et même avoir des sentiments à son égard. Mais il me semblait évident qu'à partir du moment où Edward comprendrait que je n'étais pas quelqu'un de « normal », il ne m'adresserait plus jamais la parole. Et cela me ferait souffrir. Ainsi, il était surement préférable de s'en tenir, dès maintenant, à des « salut » et des « ça va ? ».

D'ailleurs, vu que c'était déjà la deuxième fois que je l'envoyais paitre, il allait surement cesser de m'adresser la parole à partir de maintenant.

A cette pensée, mes yeux s'embuèrent de larmes et mon cœur se serra. Pourquoi n’étais-je pas comme tout le monde ? Je me sentais véritablement différente des autres adolescents. Hormis avec mes deux amies et ma famille, j'étais incapable d'avoir des rapports normaux avec qui que ce soit. Et encore, Angela et Jessica avaient d'autres amis tandis que moi, je n'avais qu'elles. A la maison, je n'avais plus personne à qui parler depuis que ma mère était partie.

La sonnerie interrompit mes pensées moroses et Edward quitta la classe à toute vitesse sans se retourner. Là, c'était certain, j'avais réussi à me le mettre à dos.

Jessica me rejoignit dans le couloir.

- Bon, tu vas me dire maintenant ce que c'était que cette histoire de baiser avec Jasper ? m'interrogea t-elle tout excitée.

- Je ne t'ai jamais parlé de baiser avec Jasper, dis-je avec un sourire en levant les yeux au ciel.

- Tu m'as dit que vous vous étiez embrassés !

- Non. Je t'ais juste dit : Jasper m'a embrassée. Mais ne t'emballe pas, ce n'était pas sur la bouche, mais assez près des lèvres quand même. En fait je me demande depuis hier soir ce que c'était exactement.

- Raconte-moi tout !

Nous passâmes l'heure suivante à discuter de Jasper et de son étrange comportement. Le cours de mathématiques était l'endroit idéal pour cela. Je laissais surtout Jessica émettre des hypothèses de plus en plus dingues tout en essayant de suivre un minimum, bien que comme toutes les années précédentes, je ne comprenais strictement rien à cette merveilleuse matière : je détestais les maths.

Je jetais de temps en temps un regard en direction d'Edward jusqu'à ce qu'il me surprenne et me force à détourner les yeux en plantant son regard émeraude dans le mien. Il n'avait pas l'air en colère mais plutôt interrogateur et je n'avais, pour l'instant, aucune réponse à lui fournir.

Le reste de la semaine passa rapidement. En cours, plusieurs filles de la classe essayèrent de sympathiser avec Edward mais, visiblement, aucune ne réussie à attirer son attention. Comme elle me l'avait promis, Jessica n'essaya plus de le draguer mais continua d'être amie avec lui. Ils s'assirent plusieurs fois l'un à coté de l'autre en classe et, pendant la pause de midi, je les surpris plusieurs fois à rigoler ensemble. Mais Jess ressortait pour la énième fois avec Mike Newton. A la cantine, elle présenta Edward à Mike et ses amis dont Ben, un garçon qui plaisait beaucoup à Angela.

Devant tout ce petit monde à table en face de moi, je préférais fuir. Mon coté sociopathe reprenait le dessus. Je m'achetais des sandwichs et passais ma pause seule dehors, profitant des derniers beaux jours.

Jasper ne tenta plus de m'embrasser mais nos rapports évoluaient. Tous les matins, nous nous retrouvions dans la voiture de mon frère ou de sa sœur et l'après midi nous avions pris l'habitude de rentrer ensemble à pied, discutant de notre journée.

Il me plaisait de plus en plus et le vendredi, il me proposa de m'appeler pendant le weekend pour que l'on se voie. Je lui répondis que j'étais d'accord. Étrangement, je n'étais pas inquiète, comme avec Edward, que Jasper découvre ma véritable personnalité et je me rassurais en me disant que l’on verrait bien quand le moment serait venu.

Mais mes plans pour le weekend tombèrent à l'eau quand, vendredi soir vers 22h30, le téléphone sonna alors que j'étais, encore une fois, seule à la maison.


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