Rock en seine : day one

Publié le 30 août 2011 par Acrossthedays @AcrossTheDays


Premier jour au Parc de Saint Cloud pour le festival Rock en Seine. La programmation est sympathique, l’ambiance sera surement familiale et on s’attend à prendre quelques derniers coups de soleil durant les trois jours en écoutant jouissant des Arctic Monkeys, Biffy Clyro, Deftones, The Horrors et pourquoi pas les Foo Fighters. La veille du festoche, un orage a bien failli réveiller toute la capitale. Prémonitoire ? On verra bien. (Pour agrandir les photos, cliquez dessus)

Le soleil n’est pas au beau fixe quand le premier groupe daigne montrer le bout de son nez. Il s’agit de Biffy Clyro, formation britannique qui remplit des stades à la pelle  sur ses terres mais qui joue en début d’après-midi en France devant un petit millier de personnes. Pour résumer l’attrait de Biffy Clyro, c’est un mélange de metal, de pop et des riffs rock sortant tout droit des années 90. Je me rapproche, et le concert commence. Tous les tubes du dernier album y passent, de « The Captain » à  » The Golden Rule » et « Mountain », tout en arrêtant le temps avec le calme « Many of Horrors ».  Les accords sont puissants, ponctués d’arrêts. Le groupe sait y faire en live.

Pour finir, « Living Is A Problem Because Everthing Dies » fournit un exutoire en forme de pop song metal jouissive. Déjà vu à Rock en Seine sur la petite scène de l’industrie en 2007, Biffy Clyro monte petit à petit en puissance dans un pays qui n’a jamais vraiment voulu d’eux, le très bon « Puzzle » ayant été savamment ignoré dans l’Hexagone à sa sortie en 2007. En tout cas, première journée, premier groupe, et premier concert en forme de confirmation pour Biffy Clyro. 

Direction ensuite la grande scène. Tout le monde est content, l’orage de la veille est loin et on espère encore que les nuages qui s’amoncellent au dessus de nos têtes viennent en paix. Hop, Odd Future nous fournit un son assez mou du genou et à tendance anarchique, de loin. Je me demande même si les balances ont été évitées vu le brouhaha qu’il en ressort, mais j’essaie de me convaincre, vu que j’avais bien apprécié leur album « Radical ». Je fais bien. En s’approchant, alors que le groupe se fout gentillement des spectateurs français – « oy, he’s french, he can’t figure out », je me laisse porter facilement par une bande son a faire pleurer le producteur et le MC qui gisent en Kanye West.

Gros son, gros beat, beaucoup d’humour et une envie de bouger son boule jusqu’à la fin du set. Les Odd Future réussissent à mettre d’accord un public qui attend CSS puis The Kills et les Foo Fighters. Bref, je m’arrache et vais jeter un coup d’oreille aux Funeral Party. Jamais entendu parler d’eux, je vois juste sur le programme Rock en Seine qu’ils sont californiens. WELL I’M GONNA TRY.

Donc Funeral Party à la scène de l’industrie. J’évite au même moment Herman Dune, faut pas déconner. Je m’attendais à tout (notamment, et là je ne sais pas pourquoi, à un revival du son de Funeral for a Friend) mais vraiment pas à ça. Pas à un hommage au post-rock d’At The Drive In. Et pourtant si.

Puissant et énergique, le chanteur sait en plus donner de la voix. Les guitares acidulées des californiens fendent l’air morne de Rock en Seine alors que j’entends au loin la pop brésilienne des CSS, déjà vus au même endroit en 2007. Déjà trois groupes de vus, trois bonnes impressions.

Côté scène cascade, un set en deux temps, celui du rappeur Kid Cudi, enfant né du mariage Kanye West – Jay-Z. Dans un premier temps, un concert qui a du mal à trouver son rythme, un rappeur classe mais trop classique et une playlist qui suit l’album à la loupe. Après les prestations de Biffy Clyro, Funeral party et Odd Future, Kid Cudi est la première déception du festival. Son micro rouge entre les mains, le rappeur nous gratifie du genre de live qui fait le coup du  « les mecs, je vais vous passer mon CD ».

Paradoxalement, c’est sur « Memories » de notre David national que le rappeur montre enfin de quel bois il se chauffe. Le son hausse d’un ton et le beat est enfin au point alors que le soleil se couche. S’ensuit alors « Pursuit of Happiness ». Après une première partie mollassonne, on peut enfin arrêter de siroter sa bière pour profiter du véritable Kid Cudi.

Au même moment, vers la grande scène, un bruit inaudible commence à nous parvenir aux oreilles. Il est 19h30 et les Kills prennent d’assaut la Grande Scène histoire que le festival bouffe son ratio de guitare new-yorkaise. De loin, ça ne me dit rien, je préfère aller m’acheter un bon hamburger-frites à 7 euros, après un rapide passage aux toilettes plus que publics. The Kills passant, pas mal de monde s’en va pour les General Elektriks que j’ai décidé, pour la mauvaise cause, de boycotter. Tout ça histoire d’avoir une place au chaud pour les Foo Fighter.

Les Foo Fighters, c’est un groupe que je n’ai jamais adulé, seulement apprécié vaguement lorsque j’avais autour de 16 ans. Mais je me devais de mettre un point d’honneur à voir en chair et en os ce fameux David Eric Grohle alors que Polydor sortait pour la 150ème fois un coffret pour fêter l’anniversaire morbide de Nirvana.

Pourtant, après 20 minutes de gueulante et quelques tubes bien ciselés , je décide de passer outre le point d’honneur. Yuksek me tend les bras mais sa voix monocorde et son deuxième album faiblard me laissent de marbre, me poussant donc à prendre la sortie.

Premier jour terminé.

Texte et photo de Louis Lepron.

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