Écrit par journal du cameroun
Mardi, 30 Août 2011 12:46
’ûééééàéàéééàé
Il reste difficile de savoir ce qui porte à autant de milliards de FCFA par mois, le niveau de compensation par le trésor public camerounais sur le prix du carburant. Entre 326 FCFA pour le litre de pétrole brut et 804 pour l'essence raffinée et servi à la pompe, il y a un écart, de près 478 francs CFA, qui n'est pas clairement expliqué dans le communiqué de la CSPH, dont le but visé semble avoir été de vouloir montrer à quel point le gouvernement se soucie de l'intérêt des consommateurs d'hydrocarbures. Pourtant avec 205 milliards de FCFA, le Cameroun a déjà dépassé les 204 milliards FCFA de compensations dépensées entre mars et novembre 2008 inclus, lorsque le baril de pétrole avait atteint 150 dollars américain sur le marché mondiale. De cette communication de la CSPH, on retient ainsi deux choses. Les hydrocarbures raffinés à la SONARA ont des prix plus élevés que ceux pratiqués sur le marché international. D'un autre côté, on réalise aussi qu'alors que les prix du pétrole brut sur le marché mondial restent quand même bas par rapport à 2008, la part de compensation a quand même augmenté alors qu'on achève seulement le troisième trimestre de l'année. D'ici à la fin de l'année, on risque par projection atteindre 305 milliards de FCFA de soutien à la consommation des produits pétroliers pour toute l'année 2011.
Les autorités camerounaises mettent en avant l'argument de la conjoncture internationale. Dans le communiqué présentant les écarts de compensation pour la SONARA, le communiqué de la CSPH parle de 235 FCFA par litre d'essence par exemple. Une présentation que résiste peu à la critique. Accordant une interview au quotidien Mutation au mois de juin dernier, Ibrahim Talba Malla, Directeur général de la CSPH admettait lui-même que les hydrocarbures vendus à la pompe font l'objet de plus de 20 postes d'indexation fiscale. Mais il se refusait à admettre que cela constituait une pléthore de taxes. Ce qui n'est pas l'avis des observateurs. Rien que la taxe spéciale sur les produits pétroliers augmente 120 francs sur le prix de l'essence et du gazole par exemple par rapport à la production. Une taxe qui est justifiée par le besoin d'entretenir les routes, mais qui en réalité est extrêmement controversée. A cela il faut ajouter une taxe sur la valeur ajoutée (TVAà ) 19,25%, qui est payée deux fois . D'abord en amont par les marketeurs, et en aval par les consommateurs. Autre raison des prix élevés à la pompe, la vétusté des installations de la SONARA. Normalement un baril de pétrole devrait pouvoir permettre l'extraction d'au moins 73 litres d'essence et plusieurs autres dérivés. Mais il semble que l'entreprise ne puisse plus réaliser cette performance. Pour certains observateurs, la question est toute simple. La CSPH qui est sensée compenser les manques à gagner de la SONARA, en est aussi un des actionnaires. Du coup il maintient le niveau des compensations et cela permet de combler les déficits de l'entreprise de raffinage.
Follow