Équipe diminuée ou pas, Arsenal a subi la loi du Théâtre des Rêves et de son Manchester United nouveau. Le score, sans appel, aurait pu être plus lourd…
Cette précision étant faite, tentons de rentrer dans l’analyse de ce match qui restera mémorable pour tous les supporters de MU et qui marquera l’histoire de la Premier League. Je dis « tentons » car il y a tellement de choses à dire que je risque d’en oublier la moitié. Il s’est passé tant de choses durant ces 90 minutes que je me demande déjà par où je vais commencer. La logique m’impose d’entamer mon dur labeur par le début. Sir Alex alignait donc pour ce choc une équipe identique à celle qui avait déjà pris le scalp des Spurs une semaine plus tôt : De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani, Cleverley, Anderson, Young, Rooney, Welbeck. Le dicton « On ne change pas une équipe qui gagne » est si rarement utilisable avec Fergie que ça méritait d’être souligné.
Et puis première incursion des Gunners dans le rectangle de United, via Walcott sur la droite… Evans joue un peu des bras et l’ailier tombe. Monsieur Webb accorde le penalty, généreux mais pas scandaleux. Robin Van Persie remonte son brassard et s’apprête à offrir à son équipe une égalisation assez miraculeuse. Mais son envoi à ras de terre sur la droite du gardien n’est pas génial et David De Gea se détend parfaitement pour garder ses filets inviolés (27ème). Toute l’équipe vient lui témoigner sa reconnaissance en caressant sa houpette. Premier fait d’arme pour le jeune gardien espagnol, très critiqué depuis le début de la saison. Pas le temps de dire ouf, Young se retrouve de l’autre côté du terrain, fixe son défenseur avant d’envoyer une merveille de frappe enroulée en pleine lucarne (2-0, 28ème).
Old Trafford est chaud bouillant et fête le 150ème pion de Wazza pour United. United va rentrer au vestiaire avec trois buts d’avance. Les Red Devils lèvent le pied, mais Evra dégage mal et permet à Rosicky d’alerter Walcott, oublié par le français, qui dans un angle fermé parvient à propulser le cuir entre les jambes de De Gea et donc dans le but (3-1, 45+3ème). Les deux équipes rentrent donc au vestiaire sur un score flatteur pour les uns, presque décevant pour les autres.
A la reprise, United va reprendre sur les mêmes bases mais le tir de Young sera bien arrêté par Szczesny (48ème) et Nani tentera un lob impossible au lieu de servir ses coéquipiers, mieux placés. Puis Van Persie reprendra un ballon de Rosicky de volée, bien arrêté par De Gea, et Arshavin aura également l’occasion de réduire le score, sans succès. A l’autre bout du terrain, Cleverley est lui aussi tout proche de scorer, Young voit son tir repoussé, puis sert Nani qui manque le ballon à bout portant. Le même Nani qui quelques instants plus tard trouvera Rooney dans l’axe, dont la feinte pour laisser ce ballon à Chicharito et partir dans la profondeur surprendra Djourou, qui verra jaune à son tour après avoir freiné Wayne fautivement. Nouveau coup franc, cette fois légèrement décalé sur la droite), on prend les mêmes et on recommence. Rooney, Young et envoi de Rooney vers le petit filet opposé, contre-pied parfait (4-1, 63ème). A nouveau aux premières loges pour admirer ce nouveau bijou, Anderson, encore placé derrière le mur, remettait ça avec un sourire moqueur !
Il y aura encore trois buts lors des 20 dernières minutes : Van Persie réduira la marque via un deuxième but de raccroc (6-2, 74ème), puis Jenkinson exécutera son deuxième plaquage de la journée, cette fois sur Chicharito ; deuxième jaune et exclusion. Arsenal ne pouvait pas finir la rencontre au complet. Cette fois Rooney manque le cadre (77ème). Mais le rouquin aura une nouvelle occasion de signer un triplé lorsque Howard Webb désignera le point de penalty suite à une faute dans le rectangle de Walcott sur Evra (7-2, 82ème). Arrêtez le massacre, se dit-on alors, curieusement pris depuis plusieurs minutes par un léger sentiment de pitié pour cet adversaire complètement à la dérive, par ce manager dépité au fond de son siège… Mais le score sera encore alourdi un peu plus dans les arrêts de jeu. Young nous propose un remake du 2-0 avec le même tir enroulé pour parachever cette démonstration (8-2, 90+1). Bonne soirée à vous, Szczesny, Wenger et Robin !
Mais assez parlé de l’adversaire. United s’est montré professionnel et son équipe, la plus jeune de la Premier League, a réalisé un match très satisfaisant de plus. Sachant que les Gunners seraient plus « faibles », tomber dans la facilité aurait été facile, mais les Red Devils ont continué à jouer pendant 90 minutes. Le score est humiliant, bien sûr, mais j’y vois là une forme de respect et personne n’aurait apprécié de les voir lever le pied à 4-1.
Ce score a en plus le bon goût de faire quasiment passer celui des citizens acquis un peu plus tôt à White Hart Lane (1-5) inaperçu. Les deux formations de Manchester comptent désormais neuf points sur neuf et trônent en tête de la Premier League. La première place est pour United grâce à une meilleure différence de buts. DTC Shitty ! Trois victoires en autant de rencontres, 13 buts inscrits, 5 encaissés, et une équipe qui confirme de semaine en semaine tout le bien qu’on pense d’elle. Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions hâtives, mais l’avenir semble radieux pour cette nouvelle génération de Red Devils mise en place par le maître Ferguson. Quand on sait que cette équipe monte traditionnellement en puissance au cours de la saison, pour atteindre son pic de forme à la fin de l’hiver, il y a de quoi être optimiste. Deux semaines nous séparent aujourd’hui de la prochaine rencontre, à Bolton, qui risque d’être une autre histoire. Espérons que nos nombreux joueurs appelés en sélections ne se blesseront pas. Le pauvre Danny Welbeck est déjà forfait et n’ira pas rejoindre l’important contingent de Red Devils qui représenteront l’Angleterre.
D’ici là, les prochaines 48h qui boucleront ce mercato un peu fou pourraient être intéressantes…
Casting : De Gea, Smalling, Jones, Evans, Evra, Nani (Giggs), Cleverley, Anderson (Park), Young, Rooney, Welbeck (Chicharito).
Recalés : Lindegaard, Ferdinand, Fabio, Berbatov.
PS : Un bonheur ne venant jamais seul, cet article est le 400ème publié sur ce blog ! Merci à tous pour votre fidélité et votre soutien ! ;-)
Résumé video de la rencontre (Match of the Day 2, BBC One) :
Manchester United v Arsenal par feestamazra