L'European Society of Cardiology congressrappelle dans les médias l'augmentation des maladies cardio-vasculaires chez les femmes, première cause de mortalité. En cause, toute une gamme de facteurs qui peuvent pour certains, comme le tabac ou la sédentarité, avoir des effets encore plus néfastes chez les femmes que chez les hommes. Alors, être une femme, c'est aussi un facteur d'augmentation de risque cardiaque?
Les maladies cardiovasculaires, crises cardiaques et AVC, sont à l'échelle mondiale ou de la France, les principales causes de mortalité chez les femmes âgées. Les symptômes sont souvent différents pour les femmes, ce qui induit des erreurs de diagnostic. Les femmes ont aussi tendance à développer ces maladies à un âge plus avancé que les hommes mais aujourd'hui ces maladies sont responsables de près de 12% des décès chez les femmes de moins de 50 ans.
Les femmes elles-mêmes ont tendance à sous-estimer le risque. Pourtant, Tout âge confondu, les maladies cardiovasculaires représentent en France 31,7% des décès chez les femmes et 26,4% chez les hommes, plus que les cancers de la Femme.
Des symptômes différents des hommes et une prise en charge inégale: Douleurs digestives, sueurs, palpitations, nausées... ces symptômes propres aux femmes lors d'un infarctus ne sont pas toujours détectés à temps. D'où des inégalités de prise en charge avec, pour résultat, après un infarctus du myocarde, 2 fois plus de décès à J+30.
Le tabagisme est un risque reconnu de risque cardiaque, responsable de près de 10% des maladies cardiovasculaires chez les femmes. Les femmes fument de plus en plus et les femmes qui fument ont un risque plus élevé de 25% de maladie cardiaque que les hommes! C'est un facteur dose-dépendant pour les femmes et plus elles fument, plus ce risque augmente, selon une étude d'août dernier publiée dans le Lancet. Car la cigarette annule la protection naturelle contre les maladies cardiovasculaires dont les femmes bénéficient jusqu'à la ménopause. Et le tabac associé à une contraception orale oestroprogestative est particulièrement néfaste pour la santé des femmes, qui, lorsqu'elles fument sont encouragées à opter pour un autre moyen de contraception (stérilet, contraception locale...). L'association tabac-pilule multiplie par 10 le risque d'infarctus du myocarde et par 20 le risque d'accident vasculaire cérébral.
La sédentarité pénalise plus fortement les femmes sur le plan cardiaque: Ainsi, cette étude du BMJ du 4 juillet dernier évalue ce facteur supérieur pour le risque d'embolie pulmonaire, cause courante de maladie cardiaque, l'usage de contraceptifs oraux ou à la pratique de déplacements de longue distance en avion. Pratiquer une activité physique, (surtout) après la ménopause est donc essentiel pour prévenir le risque.
En bref, les femmes ont leurs propres facteurs de risque, tels que l'âge, les antécédents familiaux, la ménopause, la post-ménopause et le surpoids (IMC = kg/m²) supérieur à 25 ou encore le cholestérol et le diabète. Les maladies cardiaques sont presque toutes liées aux mêmes facteurs de risque, les efforts de prévention permettront de protéger tant contre l'angine de poitrine, l'infarctus, l'arythmie, que contre l'insuffisance cardiaque et l'AVC.
Sources:FFC, Fondation Coeur et Artères, OMS
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