Tout d’abord, Kadhafi (tout comme une bonne partie de sa famille) est introuvable. Est-il encore en Libye ? S’est il enfui ? Nul ne le sait, et cela inquiète en réalité dans les rangs de l’armée et de rébellion. Seulement, l’annonce de la victoire ayant été faite, impossible de reculer ou de dire que « non en fait on en chie encore un max, les combats continuent et Kadhafi peut encore retourner la situation (ou du moins infliger beaucoup de mal avec les armes françaises que nous lui avons vendu). Car, ne nous leurrons pas, le fou à lunette sanguinaire n’est pas mort. Ni enterré. Et Syrte (qui n’est pas la plus petite des villes de Lybie, au contraire) ne semble pas prête à baisser les armes.
Au-delà de ça, un malaise se dessine. Paris (autrement dit notre président) a poussé à la roue que le Conseil National de Transition (le CNT) soit reconnu comme organe légitime par les plus grandes puissances. Faisant même nommer des ambassadeurs issus de ce CNT. Je ne reviendrais pas sur la mort d’un des leaders du CNT, assassiné a priori pour régler des tensions internes. Mais je soulignerais quand même que cette homme était surtout le numéro deux du régime il y a peu encore… Alors, rébellion pour la paix et la démocratie ou coup d’état pour prendre le pouvoir ? Depuis le 8 aout, le CNT semble « partir en roue libre », n’ayant pas de ligne réellement définie pour la Libye (remarquez qu’a titre personnel, je souhaite que la Libye et son peuple se libère de façon plus anarchiste, mettant à mal les puissants, tous, et l’état, mais nous n’en sommes pas là).
Pour couronner le tout, on nous apprend que les rebelles actuellement sur le front et qui ont pris Tripoli ne sont… pas représentés au sein du CNT ! Non, vous ne rêvez pas, comme au bon vieux temps des colonies la France a désigné qui elle voulait voir siéger pour elle à la tête de la Libye, sans tenir compte des belligérants sur le terrain ! Que le tyran Kadhafi soit déchu, personne ne s’en plaindra, mais je crains que ce ne soit bien éloigné de la soit disant démocratie qui s’installerait. La France, comme je le soulignais dans un autre billet, joue donc le néo colonialisme de base pour s’approprier les ressources du pays (pétrolifères en premier lieu). Car on oublie un peu vite que la Libye est un pays très riche (40 % des personnes qui y travaillaient étaient non libyennes…pour diverses raisons, mais en premier lieu l’expropriation) mais que son peuple n’en voit pas la couleur. La grandeur de la France avant tout…
La France est en guerre (forcément juste) et désigne son ennemi intérieur. Au nom de sa « grandeur » nous allons encore devoir supporter que les ligues fascisantes se lancent dans le cynisme le plus cruel, calculateur et nauséabond. Pour sauver les nantis et les oligarques, une fois de plus, c’est le fascisme qui est ressorti de son placard. Ne nous y trompons pas : le fascisme est toujours la réponse faite par le capitalisme (et ses suppôts) pour contrer le peuple quand la force ne suffit plus. Ainsi, les émeutes au Royaumes Unis, la vague des indigné-e-s en Espagne, le soulèvement en Grèce et bien d’autres faits font trembler les puissants. La fascisation de l’Europe et la volonté de domination par la peur (dont les deux exemples ci-dessus ne sont qu’un micro morceau) est mise en place de façon exacerbée de partout.
Et en France, veille nation chauvine (donc facilement nationaliste) et rétrograde (donc toujours prête à trouver chez l’autre le cœur de ses problèmes) c’est sur cette vague que compte être réélu le président actuel mais aussi sa droite rance.
Je crains que cela ne se produise si les forces progressistes de notre pays ne se réveillent pas. Et pour tout vous dire, je ne compte pas sur le PS tant je vois que leur ligne est faite : austérité, police partout (poursuite de la « sécurité de tous les français ») et guerre juste. Ca ne vous rappelle rien ?
Alors n’oublions pas que le fascisme et l’oligarchie ne se combattent pas avec des bons sentiments, mais bien avec la masse et la lutte ! Imposons notre avenir, ne subissons pas le leur !