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De la "Vieille Europe" à l'Europe des vieux...

Publié le 21 février 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Avenir démographique de l'UE : faire face au vieillissement de la population Les euro-députés ont adopté un rapport surl'avenir démographique de l'Europe. Le renouveau démographique, une meilleure gestion des ressources humaines, la garantie de la protection sociale et de la solidarité entre générations et l'immigration sont les grands axes du rapport. SOS! BEBES

En Europe, la moyenne d'âge pourrait passer de 39 ans en 2004 à 49 ans en 2050, la population en âge de travailler augmenterait jusqu'à 331 millions vers 2010 pour ensuite décroître à 268 millions en 2050, le nombre de personnes de plus de 80 ans passerait 4,1% en 2005 à 11,4% en 2050.
Le taux moyen de natalité de 1,5 enfant ne reflète pas la volonté des femmes et des citoyens à fonder une famille mais est lié au contexte social anxiogène (instabilité du travail, logement cher) et à la crainte de l'avenir, souligne le rapport de Françoise Castex (PSE, FR) dont l'objectif est de maintenir la compétitivité économique tout en préservant le modèle social européen sur le long terme.
En effet, face à des régions du monde qui connaissent des hausses démographiques importantes, le déséquilibre démographique aurait des conséquences sur la compétitivité et la croissance. Le financement de la protection sociale et l'équilibre des régimes de retraite s'en trouveraient également affectés.
Encourager le renouveau démographique
"Il est possible d'infléchir positivement les courbes de la natalité par des politiques publiques concertées en établissant un environnement matériel et psychologique favorable à la famille et à l'enfance", estime les députés.
Ainsi, le Parlement demande aux Etats membres de prendre des mesures, dans le cadre de la directive de 1992 relative à la sécurité et à la santé des travailleuses enceintes et des jeunes mères allaitantes, contre les employeurs qui, directement ou indirectement, exercent des discriminations à l'encontre des travailleuses désireuses d'être mères.
Il appelle également les Etats membres à promouvoir des mesures fiscales encourageant l'augmentation du taux de natalité et attire l'attention sur la nécessité de garantir aux femmes, après la naissance, une protection et un soutien spécifiques, notamment aux jeunes mères célibataires. Ces dernières représenteraient 85% des chefs de famille monoparentales.
Des actions positives en faveur de la parentalité telles que des droits supplémentaires à la retraite et des allègements fiscaux pour la création de crèches d'entreprises devraient également être encouragées par les Etats membres. Le rapport souligne la nécessité d'améliorer la législation européenne en faveur de la protection de la paternité.
Le rapport invite également la Commission à prendre en considération "le problème sensible de l'infertilité", phénomène en augmentation qui touche actuellement environ 15 % des couples.
Enfin, les modèles familiaux évoluent, et les députés invitent la Commission et les Etats membres à tenir compte de cette réalité dans la définition et mise en œuvre de leurs politiques.
Ressources humaines
Face au déséquilibre entre non actifs et actifs, l'Union européenne possède toutefois une marge de progression d'emploi grâce à l'emploi des femmes, des jeunes, des seniors et des personnes handicapées.
C'est pourquoi, le PE invite les Etats membres à donner avant tout la priorité, avec les partenaires sociaux, à l'amélioration du taux d'emploi des femmes et des personnes issues de l'immigration. Elle appelle à une réforme de la gestion actuelle des ressources humaines européennes et demande l'application de la directive 2000/78/CE qui a déclaré illégale la discrimination fondée sur l'âge. Actuellement, le sous-emploi des jeunes de moins de 25 - 30 ans et des seniors à partir de 55 ans réduit à environ trente années, la vie active d'une grande partie de la population.
Le rapport préconise de diminuer au plus vite le recours des entreprises aux préretraites. Pour les travailleurs âgés, c'est à dire ayant dépassé l'âge minimum de la retraite, qui ne souhaiteraient plus occuper une fonction à plein temps, des expériences de temps partiels, de travail aménagé, de télétravail et de "job-sharing" pourraient être explorées et constituer une forme innovante de retraite progressive et limitant les effets du stress de la retraite.
De plus, la qualité de vie des personnes âgées de plus de 65 ans étant  plus élevée, les travailleurs devraient pouvoir prolonger, sur une base volontaire, leur vie professionnelle au-delà de l'âge de 65 ans, avec des avantages fiscaux et sociaux susceptibles de bénéficier aussi bien aux travailleurs qu'aux entreprises. Ce paragraphe du rapport a été adopté par 343 voix pour et 216 contre.
Solidarité
Le principe de solidarité entre les générations qui sous-tend les modèles sociaux européens, repose sur la prise en charge par les actifs des revenus de substitution, des coûts de protection et de santé des non-actifs.
Le rapport insiste pour que le principe de solidarité soit maintenu malgré le déséquilibre démographique prévisible et souligne l'importance de l'intervention active des pouvoirs publics, notamment par la présence de services sociaux d'intérêt général (SSIG).
Par ailleurs, le PE invite les Etats membres à une réflexion coordonnée sur de possibles réformes des systèmes de retraite et de protection sociale, prévoyant des dispositions qui garantiraient aux femmes la prise en compte de leurs congés de maternité et d'éducation dans le calcul de leurs droits à pension.
Immigration
Enfin, le recours à l'immigration est, et va continuer à être, l'un des éléments de la démographie de l'Union et pourrait constituer un apport positif du point de vue économique, social et culturel, note le rapport. Par conséquent, la Commission, les Etats membres et les partenaires sociaux sont invités à développer une approche sereine et raisonnée de l'immigration afin de contrer les opinions et attitudes xénophobes et racistes et de promouvoir l'intégration entière et effective des migrants dans la société.
  Enfin, le rapport souligne l'urgence de mieux coordonner les politiques d'immigration des Etats membres afin de garantir une meilleure intégration des immigrés dans la société et dans l'économie formelle.
Quelques chiffres

Selon un étude de la Commission européenne, la France a l'un des taux de natalité les plus hauts de l'UE avec 1,9 enfant et en 2050, ce chiffre devrait rester identique. L'espérance de vie est également plus élevée que la moyenne européenne. Le Luxembourg et la Belgique sont également au dessus de la moyenne européenne en ce qui concerne le taux de natalité, avec respectivement 1,7 et 1,6. Au Luxembourg, l'espérance de vie est proche de la moyenne européenne. Une augmentation de la population du fait de l'immigration est prévue. En Belgique, on s'attend pour 2050 à un vieillissement de la population moins prononcé que dans l'UE.
  --------------------------------------------------    BIENTÔT : DES RECENSEMENTS EUROPEENS    

Premier recensement de la population et du logement en 2011


Les députés devraient bientôt donner le feu vert à la collecte régulière de données comparables au niveau européen sur la population et le logement. Ce recensement devra toutefois répondre aux exigences de la protection des données, soulignent les députés qui ont retiré de la proposition de la Commission une série de données qui devaient être collectées. La proposition de règlement, suite à un accord informel avec le Conseil, devrait pouvoir être adoptée dès le stade de cette première lecture.


Combien de personnes vivent dans l'UE ? Quelles sont les régions qui ont la population la plus jeune ? Quelle est la ville qui compte le plus d'habitants ? Quel type de population vit dans des maisons individuelles, où se concentrent les gratte-ciel ? Afin de pouvoir collecter ces données, le Parlement européen devrait adopter un règlement visant à mettre en place régulièrement des recensements de la population et du logement dans toute l'UE. Le premier recensement de la population et du logement aura lieu en 2011.
Des données statistiques périodiques sur la population et les principales caractéristiques familiales, sociales, économiques des individus ainsi que sur  leurs conditions de logement "sont indispensables pour l'étude et la définition de politiques régionales, sociales et environnementales affectant des secteurs particuliers de la Communauté". De plus, des estimations démographiques annuelles s'avèrent nécessaires, par exemple, pour déterminer le vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil qui doit représenter au moins 62% de la population de l'UE.
Le recensement de la population et des logements devra avoir lieu en 2011 et, par la suite, au début de chaque décennie. Selon le rapport d'Ona JukneviÄďż˝iniÄ— (ADLE, LT), les données devraient être recueillies aux niveaux national, régional et local. Les Etats membres devront fournir à la Commission (Eurostat) des données sur une gamme de sujets obligatoires concernant les caractéristiques démographiques, sociales et économiques des personnes, des familles et des ménages ainsi que des logements. Toutefois, une série de thèmes pour lesquels les Etats membres devaient recueillir des données, ont été supprimés de la proposition initiale (figurant dans l'annexe de la proposition).
Les Etats membres sont invités également à prendre toutes les mesures nécessaires afin de se conformer aux exigences de la protection des données, insiste la commission de l'Emploi et des Affaires sociales. Ce qui a amené les députés à supprimer un paragraphe de la proposition qui prévoyait, outre des données agrégées sous forme de tableaux, un échantillon de "microdonnées rendues anonymes", des statistiques individuelles modifiées afin de "minimiser le risque (...) d'identification".
Contexte
Le dernier recensement de la population et des logements de l'Union européenne, basé sur un "gentleman's agreement" entre les Etats membres, a été mené en 2001. Toutefois, selon la Commission, les dates de référence varient largement, allant de mars 1999 (France) à mai 2002 (Pologne), rendant ainsi difficile la comparaison des données.
Le texte proposé au vote des députés est fondé sur un compromis obtenu lors de négociations informelles du rapporteur du PE avec la Commission et le Conseil. Ainsi, après l'adoption formelle de l'acte final par le Conseil, le règlement pourra entrer en vigueur sans délai.

Crédit photo : Rodolfo Clix/Stock Exchange


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