"Ainsi va la vie" à l'île aux oiseaux.

Publié le 29 août 2011 par Alexcessif

"Tapez dans vos mains!" ordonne le chanteur !
C'est dimanche soir à Agen-Place Esquirol, au Pruneau Show, et j'assiste au concert de Louis Chedid.
Il ne sait pas, Loulou, que depuis hier, je n’ai plus de bras!
Déjà que ce matin il m’a fallut coller la brosse à dent avec du double face sur le mur de la salle de bain et faire non avec la tête pour me brosser les crochets.
Car depuis la journée de ouf organisé par Fred, ben, j’ai plus d’bras ! Samedi matin- Cap Ferret. Le temps d’admirer le mur d’écume sur l’horizon qui ferme les passes du bassin nous démarrons la journée par les 11 kilos de footing légerdurant lesquels nous croisons P.P.D.A, Ferret-Capien pour le week-end, joggant à contresens sur la dune du littoral. Un peu langue de pute je glisse à l’oreille de Bruno : « Tu te rends compte l’hyper activité de ce mec: La nuit à recopier des bouquins et courir le jour après son prestige.» Allusion perfide d’écrivain frustréà ses habitudes de plagiaire. Sur le final des onze kms nous assistons de loin au sprint entre Fast Freddie, Mathieu et Laurent et enchaînons illico avec la partie VTT on the Beach. Enfin, enchainons c’est vite dit car après cinq cent mètres de sable la chaine de Clément nous fait le coup du chainon manquant. Un maillon faible cède sous son coup de pédale vigoureux. Bruno nous fait une démo avec sa boite à outil. En deux temps trois mouvements, contre un blockhaus du mur de l’Atlantique et avec les vagues de l’océan qui détrempe notre sable dur, il reconstitue la chaine détruite et rétablie la pérennité de notre randonnée bien compromise par la marée montante. Encore Bruno, plus tard qui, grâce à la colle qui va bien, confectionne un emplâtre à l’intérieur du pneu de Fred un peu boursouflé après le pique-nique(le pneu, pas Fred). Ce garçon est doublement providentiel pour les sportifs : Kiné, il répare les mecs et les mecs à niques grâce à sa boite à malices. « - T’as pas un vélo Décathlon 2 secondes dans ta sacoche ? » questionne Thibault.
Dans l’odeur iodée de la marée nous roulons à la queue leu- leu entre les cabanes sur des chemins, pas plus larges que nos guidons, fait de coquilles d’huitres concassées, des villages du Canon et de l’Herbe où attendent les kayaks.
La navigation sur le bassin, c'est du rodéo à dos de mustang sauvage dans le clapot crée par le passage des "motorisés". Passé le chenal, elle se fait langoureuse et douce sur le dos de la houle en mode ola au rythme de la mystérieuse respiration de la mer. L’invincible armada part à l’assaut! Cap sur les cabanes Tchanquées avec des trajectoires"individuelles" et originales: Il manque deux embarcations à l’arrivée. Pourtant, le groupe se reconstitue pour la photo sur l’île aux oiseaux.
C’est Florence qui joue les paparazzis. Apercevant son fils Thibault hors champ, Laurent intervient lui lançant avec l’accent pieds noirs : « tié bô, mon fils ! »Éclat de rires, spontané, unanime. Le rire ça met tout le monde d'accord!
Puis retour avec « la villa Algérienne » en point de mire et trois millions de coup de pagaie en perspective dans le clapot du bassin qui se vide. Même avec la précieuse poussée de la marée descendante mes petits bras finissent par trouver la plaisanterie un peu pesante et la pagaie de plus en plus lourde : si j’avais une montre je ne pourrai pas soulever mon bras pour te donner l’heure !


Reste un peu de pédalage et quelques montées pour se finir la santé. Afin d’éviter le coup de pédale de Fred qui risque de m’humilier, je lance le sprint. Trop tôt : Christophe, à qui il reste de la cuisse, du poumon, du cœur et une grosse envie de taper un petit vieux chauve, l’emporte sur les derniers mètres avec Thibault dans sa roue décidément présent à chaque bagarre.
Apéro, apparition de Cloé belle, fraîche, bien reposée de ses onze kilomètres matinaux et en civil, soleil couchant et game over !

« Tapez dans vos mains ! » demande Loulou sur la scène de la place Esquirol.
Et moi je scande les rythmes jazzy de Chedid avec l’orteil gauche : c’est le seul muscle disponible que m’a laissé la journée de Fred.
Le mot de la fin et la dernière de Louis Chedid : « On ne dit jamais assez au gens qu’on aime, qu’on les aime » Merci mesdames, messieurs, d’avoir été mes amis durant la parenthèse enchantée d’une journée…. De ouf !