PS : passer du trou noir à la galaxie en expansion

Publié le 29 août 2011 par Hmoreigne

Les sourires de façade tout autant que les évitements soignés ne changent rien. Le PS n'est plus un grand cadavre à la renverse. Il n'en reste pas moins un grand corps malade. L'affluence record qui a marqué l'université d'été de La Rochelle, 4 000 participants, témoigne plus d'une hypertrophie maligne que d'une bonne santé. A moins d'un an de l'échéance présidentielle, la formation socialiste peine à retisser le lien avec la société civile.

Peu importe les ambitions personnelles et les querelles d'ego. Elles sont inhérentes à toute formation politique. Le vrai problème n'est pas là mais dans le projet de société porté par le premier parti d'opposition.

Vite fait et vite enterré le projet officiel est celui d'un rendez-vous raté. Ecrit sur un coin de bureau par quelques hiérarques fermement implantés dans la technostructure socialiste, il a vite été refermé.

La piqûre "Royale" de 2007 n'est plus un lointain souvenir. Adieu le participatif. La verticalité a repris toute sa place tout comme l'agencement des salles de réunion. Plus de chaises en rond mais d'un côté ceux qui parlent assis derrière les tables de l'autre, en face, ceux qui écoutent. Dans l'assistance, toujours les mêmes têtes. Toujours les mêmes questions et mêmes remarques. Les réunions du PS ont l'allure d'un disque rayé. La nouveauté se limite aux cheveux qui blanchissent aux rangs s'éclaircissent.

La présidentielle va bien amener un peu de brassage mais pour un temps limité. Le PS est malade de sa consanguinité.

Promise sur le papier à constituer un nouveau souffle démocratique, la primaire s'annonce comme un exercice hasardeux. Le calendrier n'est guère avantageux avec un mois de septembre qui est celui de toutes les rentrées. Mais après ? Si le succès est au rendez-vous, à savoir si le seuil symbolique du million de participants est atteint, que fait-on de ceux qui ont manifesté par leur déplacement leur intérêt à l'alternance socialiste ?

L'écueil serait de vite les oublier. De les renvoyer chez eux suivre la campagne depuis leur télévision. L'innovation serait de les garder, de les chouchouter et de permettre par capillarité leur passage au PS et ainsi redonner du souffle à une vieille maison vermoulue.

C'est loin d'être gagné. L'épisode des cartes d'adhérent à 20 € initié par Ségolène Royal a démontré l'hostilité d'une majorité de socialistes à ce qu'ils considèrent comme une invasion non maîtrisée susceptible de menacer les rapports de force et les places.

La constitution des Etats majors des deux candidats favoris, François Hollande et Martine Aubry, avec ses allures de tableau de chasse de barons locaux est caricaturale. C'est oublier qu'en démocratie une personne égale une voix que l'on soit simple citoyen ou grand élu. C'est oublier que la société ne se limite pas à la sphère purement politique.

Dans l'ambiance anxiogène du moment faite de promesses de sueur et de rigueur les français sont hostiles aux illusions mais attendent néanmoins du rêve. A défaut de solution économique miracle la rénovation démocratique est aujourd'hui un impératif. Reste à savoir si le PS a la capacité d'incarner un souffle démocratique alors qu'il est incapable de s'amender lui-même, si tout simplement le PS est capable d'un big bang.