Les journalistes patentés sont quand même un peu bizarres. Ils partaient en cohorte à La Rochelle, persuadés d’en rapporter des scoops assassins, des petites phrases meurtrières. Ils sont déçus et travestissent souvent une réalité qui s'affirme sur la magnifique photo de clôture de ces journées. Elle ressemble à un générique de fin d’émission chez Patrick Sébastien : "Le plus grand cabaret du monde" Même Baylet est sur la photo !
Déçus, les commentateurs patentés fouillent les ateliers, les tables rondes, les réunions de bars ou d’hôtels pour y découvrir la preuve absolue de divisions fondamentales.
Nous avons ici déjà évoqué cette nouvelle formule de désignation du candidat qu’inaugurent le PS et la France. Le véritable enjeu de cette rencontre traditionnelle de La Rochelle était bien celui-là : motiver les citoyens se reconnaissant dans les valeurs de gauche pour qu'ils participent à la désignation du candidat.
En ce sens il paraît réaliste de penser que l’objectif de ces universités d’été 2011 a été atteint. Il reste maintenant une quarantaine de jours avant le premier tour du 9 octobre pour mieux expliquer le processus engagé, le faire accepter. C’est l’enjeu majeur à mon sens pour le PS. Il perdrait gros en crédibilité si, après nous avoir longuement interpellés sur cette innovation citoyenne, elle apparaissait se réduire à une participation dont le chiffre ne dépasserait guère celui des militants encartés.
Les journalistes n’ont pas l’air d’avoir bien compris que cette tentative de reconquête du pouvoir par le PS, s’inscrit dans un processus long dont le succès ou l’échec de la primaire ouverte est un premier élément. Il restera plus de six mois au candidat désigné pour rassembler les battus de son camp et ensuite convaincre les Français, sur le fond cette fois.
Pour l’instant, les protagonistes doivent démontrer à leurs partisans potentiels qu’ils sont les mieux à même de réaliser cette synthèse nécessaire. Ils essayent de se positionner comme les plus solides pour affronter le sortant. Un sortant qui n’en doutons pas, est loin d’être battu d’avance surtout dans la conjoncture actuelle et même si les sondages ne sont pas folichons.