L’hiver dernier, voulant ponctuer d’humour mon état de santé lamentable, je décrétais traverser une période de reconstruction. Il s’agissait indéniablement d’une prophétie autoproclamée, puisque cinq mois plus tard, je soumettais le terrain entourant ma maison à une extrême transformation.
Si vous m’aviez dit, en janvier, que j’entreprendrais en juin des travaux d’une telle envergure, je vous aurais sûrement souri niaiseusement à la figure. Mon niveau d’énergie était si bas à l’époque, que le simple fait d’imaginer ce que vous me disiez m’aurait épuisée au carré.
Ah! mais la vie est un courant dont on ne doit pas sous-estimer l’élan!
Précisons que l’été précédent, après avoir arraché pendant deux heures les mauvaises herbes dans mon entrée, je vis le piètre état de ce qui m’avait échappé jusque-là. Ou bien je remplaçais l’asphalte. Ou bien je passais la tondeuse…
Sentant la sève printanière remonter les manches de mon moral, je planifiai mon aménagement paysager. Et recrutai la main-d’œuvre qui allait le concrétiser.
Première phase. Avoir une date précise de début des travaux. D’interminables délais, plusieurs nerfs tendus, quelques appels téléphoniques et une mini-crise plus tard, on stationnait une géante pelle mécanique chez moi en fin de journée.
Cette image valait effectivement mille maux.
Deuxième phase. Décrire clairement mon projet. La délimitation de l’entrée, la construction du muret, l’installation de la clôture, la finition de la galerie, la plantation des arbres et de la tourbe sollicitèrent mon talent de communicatrice.
Messages reçus et tests de patience réussis.
Troisième phase. Faire confiance aux experts. Ayant la foi et voulant des preuves, je suivais pas à pas ceux que j’appelle désormais, mes anges de la rénovation. Je sais. Tout est équilibré. Pour eux, j’étais sûrement le diable incarné… avec mes questions, mes craintes, mes requêtes et mes suggestions.
Ils m’ont dit que non.
Dernière phase. Dire bienvenue aux changements. Après avoir douté de notre capacité mutuelle à passer au travers de ce chantier existentiel, je savoure aujourd’hui la manifestation de toute l’énergie investie. Et je dis merci.
Comment aurais-je pu me douter, il y a sept mois, qu’une déclaration lancée d’un ton moqueur cachait un besoin de transformation d’une telle ampleur?
Les anges de la rénovation sont partout. Ils nous aident à démolir ce qui a fait son temps pour accueillir ce qui est vivant. Bons joueurs, ils s’amusent aussi à nous rajeunir le cœur.
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♥ PENSÉE D’AMOUR ♥
C’est à persévérer que l’on arrive à percer.
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