American Gods a été publié il y a 10 ans. Le livre s’est mérité une orgie de prix littéraires, dont les prestigieux Hugo et Nebula, et a été traduit en une vingtaine de langues. Il a été écrit par Neil Gaiman, auteur anglais, créateur de la superbe série bédé Sandman qui a fait les délices des amateurs de fantastique / horreur / science-fiction dans les années 90 (et que j’ai moi-même dévoré il y a deux ans).
Vous comprendrez qu’avec un tel pedigree, American Gods n’a pas trop besoin de ma critique pour vous convaincre de l’ajouter à votre liste des à-lire. Mais on ne garde pas une telle expérience uniquement pour soi. Ce livre est trop bon.
Je prends la peine d’en jaser sur car, contrairement à ce que l’on pourrait croire, American Gods ne s’adresse pas qu’aux tripeux de fantasy qui n’ont jamais décanté de leur première partie de Dongeons & Dragons il y a 25 ans. Bien sûr, il est question de mythologies (anciennes et plus récentes), de fantômes et de batailles épiques mais Gaiman a eu l’ingéniosité de décliner le tout à travers une histoire contemporaine, simple et humaine.
Cette histoire, elle est racontée à travers les yeux de Shadow, un ex-détenu au coeur tendre qui apprend la mort de sa femme à sa sortie de prison. Ne sachant trop que faire, il accepte de devenir le garde du corps d’un mystérieux M. Wednesday, qui parcourt les États-Unis au volant de sa voiture pour rendre visite à des amis un peu spéciaux. Shadow se rend graduellement compte que son nouveau patron est en fait l’incarnation moderne de Odin, dieu suprême de la mythologie nordique, et que ses “amis” sont aussi des figures mythiques que Wednesday sollicite pour prendre part à un combat d’envergure titanesque.
Le récit est majoritairement consacré à ce porte-à-porte singulier à travers l’Amérique profonde d’aujourd’hui, entrecoupé d’épisodes purement fantastiques où Gaiman laisse libre cours à ses trips mythologiques. Plus l’histoire avance, plus les deux univers se rapprochent pour culminer en un parfait étalage du génie imaginatif de l’auteur. J’ai poussé des WTF admiratifs à plusieurs moments.
Je sais que le genre peut en rebuter plusieurs, mais ne faites pas l’erreur de passer outre American Gods. Bien plus qu’un grand roman fantastique, American Gods est un grand roman, point.