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François Hollande, Martine Aubry, une bataille de personnalités
Publié le 29 août 2011 par Bernard GirardFrançois Hollande semble mieux s’en tirer que Martine Aubry dans les derniers sondages sur les primaires socialistes. Sondages qu’il faut naturellement prendre avec prudence, comme nous le disent et le répètent les commentateurs. Mais dans la mesure où les deux candidats ont, par force, un programme voisin, celui du PS (ainsi en ont décidé ceux qui ont tout fait pour que le PS ait un programme avant que ses candidats se déclarent, sans doute pour éviter que DSK ne les entraîne trop «à droite»), la différence se fait sur les personnalités. Et ce qui les distingue n’est sans doute pas négligeable. Martine Aubry a attaché son nom à la réforme des 35 heures. On le lui reproche (trop souvent, après tout cette réforme était populaire, elle a créé des emplois et a été réussie), mais ce devrait être un atout : elle a montré qu’elle savait mener une réforme et conduire le changement, avec ténacité, vigueur et force sans jamais céder malgré une opposition déterminée. François Hollande mène depuis des mois une campagne sur la réforme fiscale et la rigueur qui le met en phase avec la situation actuelle. On lui reproche son art du compromis et de la synthèse pendant qu’il était premier secrétaire du PS. Mais là encore, on devrait le créditer d’avoir su maintenir un parti profondément divisé, traversé de haines farouches entre les héritiers de Mitterrand. Ni l’un ni l’autre n’ont donc démérité. Reste à savoir ce dont la France et les Français le plus besoin dans les années qui viennent, d’une Présidente qui n’hésite pas à violer l’opposition pour faire les réformes qu’elle juge pertinentes ou d’un Président qui apaise les conflits, qui reste toujours courtois, n'hésite pas à faire rire et sait rendre la politique joyeuse. Les sondages semblent suggérer que dans la phase difficile qui se présente les Français préfèrent quelqu’un de drôle, d’attentif aux souffrances et aux difficultés des uns et des autres, quelqu’un d’humain, comme disait la mère de Tristane Banon.