Si le marché de la mutuelle santé a longtemps connu un immense développement concurrentiel, il traverse désormais une période de concentration. En effet au regard des charges toujours plus importantes pesant sur elles, les mutuelles santé sont aujourd’hui contraintes de se regrouper pour offrir des niveaux de remboursements toujours aussi satisfaisants à leurs adhérents. Il convient effectivement de comprendre que lorsque l’Assurance Maladie s’inscrit dans une logique de baisse continue des remboursements alloués aux assurés sociaux, il appartient aux mutuelles santé de la combler autant que possible. C’est évidemment ce qui explique la constitution du Groupe Istya qui regroupe désormais six des plus importantes mutuelles santé liées à la fonction publique sur le territoire hexagonal. Cet organisme permet de mutualiser de nombreuses parties du secteur de la mutualité santé ce qui constitue une force à l’aube des nouveaux défis qui se présents.
En revanche si pour l’instant chaque mutuelle santé conserve sa propre identité, le Groupe Istya est chargé de la communication de manière globale ce qui permet de donner plus d’impact médiatique. En effet à l’image de la Mutualité Française, ce regroupement est très bénéfique à l’écho qui fait aux mutuelles santé sur le territoire hexagonal. Dès lors, il est fort intéressant d’évoquer la position dudit Groupe à propos des nouvelles mesures annoncées par François Fillon et aboutissant à la taxation supérieure des garanties santé : « La nouvelle taxation des mutuelles annoncée par le gouvernement le 24 août 2011 est une décision politique et idéologique. L’inclure dans le plan de rigueur est un leurre. Année après année, le gouvernement démantèle la solidarité nationale, rend plus difficile l’accès aux soins des Français et favorise la médecine à deux vitesses. La fracture est profonde. Il faut, pour 2012, retrouver le chemin du progrès social ». Or parmi toutes les réactions que nous avons d’ores et déjà cité, celle-ci est certainement la plus virulente ce qui est probablement lié aux connections avec le milieu de la fonction publique. Néanmoins au-delà de cette réaction ou de celle de la Mutualité Française dont la légitimité n’est pas contestable, il convient surtout de s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucune concertation ni même information préalable n’ont été mises en œuvre au profit des mutuelles santé.