Charnelle c’est ainsi qu’on la nomme
Simplement parce qu’elle aime jouir
Qu’elle n’est donc pas trop dans la norme
Une femme ne doit prendre de plaisir
C’est bien connu c’est indécent
Il faut qu’elle soit source au contraire
De jouissance pour son amant
Et ce rôle là devrait lui plaire
Une femme qui a le courage
De se battre contre les préjugés
On l’étiquette, la met en cage
Elle pourrait bien contaminer
D’autres femmes et ce serait fin
De tous ces hommes et leur pouvoir
Les renvoyant dans les confins
De leur terrible désespoir
Devoir regarder juste en face
La vérité de l’esclavage
Qui depuis les âges de glace
Ils utilisent comme message
Asservir parce qu’on en a peur
C’est la seule solution trouvée
Ne pas recommencer l’erreur
De les laisser s’émanciper
Charnelle se laisse étiqueter
Elle sait qu’elle détient le pouvoir
C’est elle qui se laisse approcher
Même si ça ils ne peuvent le voir
Obnubilés qu’ils sont toujours
Par l’impression de contrôler
Prenant pourtant sans un détour
Le même chemin si bien tracé
Ils sont si facilement menable
Vers où l’on veut qu’ils s’abandonnent
Finalement les plus minables
Sont ceux qui croient que l’on se donne
Elle se prête et puis se reprend
Sachant cueillir les fruits bien murs
De son plaisir bien indécent
Elle reconnait ses valeurs sûres
Qu’ils l’appellent Charnelle si ils veulent
Leurs chaines ne tiennent jamais longtemps
Si indépendante qu’elle vit seule
Loin de leurs quotidiens barbants
C’est une femme qui a découvert
Qu’elle a les mêmes droit et pouvoir
Que ces hommes qui viennent lui faire
La cour en nombre chaque soir
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