Hier, le président chilien a appelé la population chilienne au dialogue: "après plus de 3 mois de violence et de conflits, il est temps de faire la paix, de retrouver l'unité, de dialoguer et d'arriver à un accord." Pinera invite toutes parties concernées (étudiants, professeurs, parents d'élèves et proviseurs) à se retrouver autour d'une table au palais présidentiel et de réflechir ensemble aux réformes qui doivent être mises en place au niveau de l'éducation.
Pinera change donc de fusil d'épaule, lui qui a toujours refusé le dialogue avec les étudiants avant d'envoyer sa très controversée réforme de l'éducation au congrès chilien. Depuis 3 mois, les étudiants chiliens ont pris possession des lycées et des universités du pays, demandant au président plus de fonds pour garantir la gratuité de l'éducation à tous les chiliens, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Mais au fil des mois, les demandes étudiantes se sont politisées. Certains syndicats d'étudiants, très proches de l'extrême-gauche, demandent une réforme du système politique chilien et une nouvelle constitution et exigent l'établissement de référendum populaire.
Il est peu probable que Pinera cède à ce type de pression et il sera intéressant de voir dans les prochains jours comment il compte conduire les négociations avec des étudiants très remontés contre sa politique. En attendant, Camilo Ballesteros, le président des étudiants de l'université de Santiago, a salué l'initiative de Pinera, la jugeant "très positive".