Destination Finale // De James Wong. Avec Devon Sawa, Kerr Smith, Ali Larter et Tony Todd.
Préambule à la mort
Alors que le genre du slasher movie est presque usé jusqu'à l'os à l'époque, Hollywood demande à James Wong, alors scénariste sur Millenium et Les Médiums de nous sortir des fagots Destination
Finale qui, au départ, n'aurait jamais parié Hollywood qu'elle sera encore vivante de nos jours. C'est un film convainquant qui ressort de ce premier volet d'une saga maintenant culte. Non selon
le film utilise les principes du slasher à sa manière et de façon judicieuse, mais il se permet d'ajouter une bonne dose de second degré qui permet au film de ne pas se prendre la tête et donc
d'imposer un divertissement sans failles. Car bien sûr, on a tous vu des tas de films où l'on tue les gens un par un, mais si cette fois, on faisait un film sur la mort et qu'elle était déjouée ?
Telle est une question que se pose le film, tantôt cancre de la mécanique huilée et tantôt plutôt intelligent en apportant des réponses intelligibles à son sujet.
La mort
Pour le petit groupe d'étudiants, le voyage à Paris s'annonçait bien. Mais peu avant le décollage de leur avion, Alex a soudain une vision fulgurante : l'appareil va exploser en vol. Parce qu'il
va tenter d'alerter les passagers, il sera expulsé de l'avion avec cinq de ses camarades et son professeur. Lorsque, quelques minutes plus tard, l'appareil explose, ils seront les seuls
survivants... Pour Alex, ce don de voyance qui lui a sauvé la vie est aussi une malédiction. Comment expliquer ses visions ? D'ou lui vient ce fascinant pouvoir ?
La liste
Le but pour faire un bon slasher-movie c'est de prendre les acteurs à la mode de l'époque et ici, des teen-show. C'est donc Devon Sawa, presque inconnu au bataillon (il avait incarné la version
humaine de Casper dans le film du même nom en donnant la réplique à Bill Pullman) qui hérite du premier rôle. Il sera tout ce qu'il y a de plus convainquant et nous offrir une composition à la
fois teintée de peur, d'euphémisme et de second degré (notamment quand il tente de déjouer la mort de lui). Kerr Smith hérite du rôle de Carter, un beau gosse hypocrite connu alors pour être le
gay de service dans Dawson. Ils donnent la réplique à Ali Larter, alors presque inconnue (ce n'est pas son apparition dans Dawson qui la sauvera de cette dénomination à l'époque). Elle incarnera
une Claire plus sympathique que nature. Sean William Scott, dernier connu de la bande, pour avoir été Stifler dans la trilogie pour ados American Pie, hérite de Will, un personnage peureux et
attachant à la fois.
En tant que très grand amateur et fan de film de ce genre plus particulièrement dans le genre horrifique, je me devais donc de voir parler de cette saga fabuleuse qu'est Destination Finale. Le périple est sans conteste intéressant puisque le 5ème volet sort mercredi en salles en France. Une hâte que j'ai de découvrir les nouvelles aventures de la mort. Bref, ce premier volet de la saga nous offre son lot de très bonnes scènes de morts en humour pour la déjouer, et surtout en nous faisant peur pour rien par moment (parfois on nous inonde de messages pour nous dire que ce sera là, et puis non). Alors le côté innovant c'est qu'on a justement cette mécanique qui se met en place, ces réactions en chaîne qui excelle car bien sûr, il fallait les trouvées.
Ainsi, le film se permet de sortir aussi quelques théories ou bien le personnage de William Bludworth, véritable fil conducteur de la saga et sûrement, incarnation humaine d'un faucheur (enfin, je le vois comme ça). Toutes les promesses faites entre le suspense et les différentes parties de "mort" sont tenues. On en a pour notre argent devant notre écran. Alors que le film d'horreur avait été ridiculisé par Scream dans les années 90 et à juste titre d'ailleurs, Destination Finale reprend le filon en créant une machine iconoclaste maîtrisée de bout en bout. Parfois on y va de l'exagération (notamment avec la mort de Terry par exemple, l'ensemble pourrait être presque ridicule parfois et sortir tout droit de Scream), mais également de mort plus surprenante (comme le coup du train). Destination Finale est un must-see du genre.
Note : 8/10. En bref, en jouant de son histoire de façon plutôt magnanime, James Wong réalise un thriller d'épouvante qui vous foutra les jetons pendant toute sa durée.