Si le plan de rigueur a été beaucoup commenté et critiqué, à gauche comme à droite, il l'a été essentiellement, ce qui est somme toute normal et logique, sous son angle économique. Pourtant, a bien y regarder, derrière toutes ces mesures se profile une idéologie, une vision de notre société pour le moins inquiétante.
La plupart des augmentations de taxe touchent comme par hasard des produits qui font partie des petits plaisirs de la vie : le tabac, l'alcool, les sodas, les parcs de loisirs. Je ne suis pas en train de faire une apologie de l'alcoolisme ou du tabagisme, loin de là, mais sommes nous oui ou non dans une société qui prône la liberté individuelle ?
La petite bière à la terrasse d'un café avec des amis en plein après-midi, la petite cigarette d'après repas, le verre de coca pour le goûter des enfants, la sortie au parc en famille, tout cela fait partie de petits plaisirs que tout un chacun peut s'octroyer à sa convenance et qui rendent la vie agréable ou moins insupportable. Or, ce sont ces petits plaisirs que l'on veut taxer, sachant que l'on sait quand commence une taxe mais jamais quand elle s'arrête, ni jusqu'à quel taux elle peut aller.
Le problème ne se pose pas évidemment pour les plus riches, mais bien pour les plus pauvres. Quand les fins de mois deviennent difficiles, ce sont d'abord ces petits riens que l'on supprime, d'autant plus facilement qu'ils sont plus chers.
Dans quelle société vivons-nous qui a réussi à imposer l'insécurité de l'emploi, qui manie la peur et le rejet et s'attaque maintenant aux plaisirs les plus simples ?
PS : Je continue bien évidemment à tenir ce blog, à l'approche des élections se serait criminel d'arrêter là, mais je publie moins souvent et moins régulièrement (faute de temps, évidemment). Pensez donc à vous inscrire à la newsletter pour être tenus au courant à chaque nouvelle publication.
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