Il n’est pas – encore – rattrapé par les multiples affaires et scandales qui le menacent car comme l’indiquait Le Monde - en marge de la mise en cause de Christine Lagarde dans l’affaire Tapie - M. Sarkozy a organisé son impunité pénale (8 août 2011) : plus fort encore que le «statut pénal» du chef de l’Etat ! http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2011/08/03/m-sarkozy-a-organise-son-impunite-penale_1555726_3232.html
En effet, en vertu d’une révision de l’article 68 de la Constitution qui jusqu’alors - sauf cas de haute trahison relevant de la compétence de la Haute cour de justice, suspendait (tout le temps de son mandat) la responsabilité pénale du chef de l’Etat pour des actes commis antérieurement ou pendant celui-ci - entrée en vigueur le 24 février 2007 et qui «substitue une forme de procédure d' impeachment, fondée non plus sur un manquement à la loi pénale du président de la République, mais sur un manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat»… laquelle permet de traduire le Président de la République devant la Haute cour aux fins de le destituer pour autant que la décision fût prise par une majorité de 2/3 dans chaque assemblée.
Or, depuis février 2007, tant Jacques Chirac que – surtout ! - Nicolas Sarkozy se sont bien gardés de permettre l’entrée en vigueur de cette procédure exceptionnelle. La raison tient en peu de mots : de la même façon qu’une loi ne peut s’appliquer faute de décrets dits d’application pris par le pouvoir exécutif, une disposition constitutionnelle ne peut s’appliquer d’elle-même tant qu’une loi n’en a pas organisé les modalités… De promesses en reculades, aucun des gardes des sceaux qui se sont succédés depuis l’élection de Nicolas Sarkozy n’a fait voter une telle loi… Au terme de son mandat en 2012, Nicolas Sarkozy aura donc réussi un véritable tour de force, inouï depuis 1875 : avoir passé les 5 années de son "règne" à l'abri de «toute possible mise en cause de sa responsabilité, et ce quelle que soit la nature de ses actes, publics ou privés, sauf crimes passibles de la Cour pénale internationale !»… A moins qu’il ne fît adopter cette loi le… 1er avril 2012 J
Mais cela n’a rien d’un scoop quand bien même ces informations échapperaient-elles largement au grand public… Et ce n’est sûrement ni l’Elysée, ni le gouvernement ni l’UMP qui feront tout un battage médiatique autour de cette question ! Il en est tout autrement de ce que je vais vous révéler et qui ne tient qu’à mes propres déductions.
Pendant très longtemps, Nicolas Sarkozy – fort des 53 % obtenus lors de son élection – estima qu’il en découlait pour lui le droit de faire tout (mais hélas ! plus souvent n’importe quoi) sans que son autorité pût être remise en cause de la moindre façon. Ce qui pouvait encore se concevoir tant que les sondages lui furent largement favorable - il atteint même un délirant 65 % d’opinions favorables au mois d’août 2007. Vox populi vox dei. Mais releva de l’absurdité la plus totale en même temps que d’un mépris profond pour les aspirations des Français dès que sa cote de popularité commença à baisser au début 2009 pour s’effondrer littéralement par la suite. Nous savons tous que le peuple est un grand enfant qu’il faut constamment "pédagogiser" (entendre abrutir) et qui a besoin d’un "guide" pour le mener sur le chemin de la réforme – aussi nécessairement "permanente" que jadis la révolution selon Trotski. Au prétexte absolument controuvé que «ce qui n’avance pas recule»… La belle affaire si c’est pour se manger un mur J Vous parlez d’un progrès !
Il refusa néanmoins d’en démordre : l’exécution totale des réformes prévues par le programme sur lequel il avait été élu ne pouvant souffrir ni retard ni exception – quelque fût la conjoncture économique. Idem pour ses "promesses", en n’ayant garde toutefois d’oublier que seules celles qui arrangeaient son camp furent mises en œuvre. Quant aux autres, ce fut : allez vous faire voir !
Or, je ne sais s’il vous en souvient mais l’antienne favorite de Nicolas Sarkozy fut, aussi bien sur le bouclier fiscal que s’agissant – entre autres réformes phares de son programme – des heures supplémentaires défiscalisées et ne donnant pas matière à cotisation sociale, «tant que je serais président, l’on n’y touchera pas». Le bouclier fiscal a été enterré cette année et c’est maintenant au tour des heures sup’ d’être – nous promet-on - sinon carrément supprimées pour le moins sérieusement rabotées.
Nous devons bien en tirer les conséquences nécessaires : puisque Nicolas Sarkozy n’a pu faire rempart de son corps contre la dure réalité économique qui contredit les fantasmes ultralibéraux qu’il nourrissait et les réformes qu’il entendait soutenir – tant qu’il serait président - il a donc forcément abdiqué… et je vais tâcher de le démontrer sous la forme d’un petit syllogisme aristotélicien (sans prétention) mitonné à la sauce Kamizole :
- Nicolas Sarkozy affirmait qu’il n’accepterait jamais de revenir sur le bouclier fiscal et le régime des heures sup «tant qu’il serait président» ;
- or, le gouvernement Fillon a déjà supprimé le bouclier fiscal et s’apprête à raboter les dispositions sur les heures sup’ ;
- il faut donc logiquement en déduire que Nicolas Sarkozy n’est plus président…