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La mondialisation des espèces

Publié le 27 août 2011 par Vindex @BloggActualite
La mondialisation des espèces-La présence du Frelon asiatique en France en 2009-

La mondialisation est un processus économique et culturel très ancien dans l'histoire et à la fois très récent, puisque nous connaissons une période de mondialisation actuellement depuis les années 1990'. Au-delà de ses conséquences connues sur l'industrie des pays développés, les échanges, l'environnement... la mondialisation a des conséquences sur la présence des espèces animales et végétales sur terre. C'est ce que Science et Vie explique dans son dossier sur les Nouveaux Envahisseurs, dans son numéro du mois d'août 2011.
Causes des invasions :
Certes, il est tout à fait probable que le réchauffement climatique global que connaît la terre bouleverse la répartition des espèces sur le globe. Mais le rythme de l'invasion des espèces exotiques permet de penser que cette cause est loin d'être unique et n'est pas la plus importante. En effet, comment expliquer de ce simple fait l'invasion du frelon asiatique en France avec des conditions climatiques qui restent très différentes ? L'autre cause est celle de la circulation des biens et des personnes, et surtout de leur augmentation ces dernières années. En effet, Science et Vie explique que parmi les pays les plus touchés d'Europe figurent ceux dont les échanges commerciaux sont les plus élevés. Aussi, la provenance des espèces est évocatrice : ces espèces viennent essentiellement d'Amérique du Nord, d'Asie du sud est et du Japon, qui sont les plus gros partenaires commerciaux de l'Europe. Ajoutons que le tourisme et la circulation des personnes apporte son lot d'espèce, mais en moins grande quantité. En effet, on observe que les espèces viennent moins d'Afrique que d'Amérique ou d'Asie, alors que c'est de là que provient l'essentiel de l'immigration en Europe, tout du moins en France. Les animaux eux mêmes transportent aussi des espèces.
Ainsi, la globalisation économique et commerciale est le principal vecteur de transport des espèces invasives en Europe. Voyons à présent quelles sont ces espèces.
Les espèces invasives en France et en Europe :
Elles sont nombreuses et pour certaines très nuisibles à l'homme comme à son environnement. La progression concerne surtout les plantes et les insectes : elle est pour ces espèces quasiment exponentielle en Europe. Ainsi, le nombre d'espèces d'insectes a augmenté d'environ 600 entre 1950 et 2000 (passant de 400 à plus de 1 000). Pour ce qui est des mammifères et des mousses, la progression est faible. Concernant les insectes, plusieurs espèces nous viennent à l'esprit car elles ont déjà fait parler d'elles. C'est le cas du moustique tigre, vecteur de différentes maladies (dont le Chikungunya), mais aussi du frelon asiatique déjà présent dans tout l'ouest de la France ou encore du papillon de la tomate et de la coccinelle asiatique. Pour ce qui est des mammifères, l'invasion du Tamia de Sibérie commence en France et en Europe depuis les années 1970 du fait de la tendance à s'en faire un animal de compagnie. Sous l'eau, le crabe royal commence à remonter en latitude et le poisson lion (d'origine asiatique) a élu domicile aux caraïbes et plus au nord depuis son évasion accidentelle d'un aquarium.
Conséquences possibles de la grande invasion :
Les conséquences d'une invasion si rapide d'un nombre d'espèces si élevé peuvent être nombreuses. L'arrivée de ces espèces provoqueraient en premier lieu un déséquilibre dans les écosystèmes, ce qui pourrait diminuer la biodiversité. La crabe royal (par sa taille imposante), le frelon asiatique (en attaquant les abeilles), l'hydrocotyle, le poisson lion et la coccinelle asiatique (en attaquant les papillons et coccinelles locales) pourraient engendrer de tels dégâts. Au-delà de ça on pourrait assister à la dégradation des activités humaines (la pêche à cause du poisson ballon, du poisson lion et de l'hydrocotyle, la viticulture à cause de la coccinelle asiatique, l'agriculture à cause du papillon de tomate...) et des infrastructures (la moule zebrée pour les infrastructures maritimes, les fourmis lasius neglectus pour les infrastructures électriques). Enfin, ces espèces pourraient avoir des conséquences sur les conditions de vie humaine, apportant de nouvelles affections. Le moustique tigre et le frelon asiatique engendrent des piqûres douloureuses voir mortelles pour ce dernier. Le tamia de Sibérie pourrait entraîner une recrudescence de la maladie de Lyme. Le poisson ballon et le poisson lion pourraient occasionner aux baigneurs et pêcheurs des empoisonnements.
Est-ce nouveau ? Est-ce le début de la fin ?
Pour relativiser, il faut tout d'abord insister sur le fait que ce ne sont pas les premières espèces animales et végétales qui s'invitent chez nous. En effet, le phylloxéra (et ses dégâts sur le vignobles français) et plus anciennement le rat nous ont "colonisés". Mais pour le premier une solution fut trouvée tandis que pour le second les épidémies occasionnées ne se manifestent plus en Europe depuis le début du XVIIIème siècle. Toutefois, le caractère accéléré de l'invasion que nous connaissons aujourd'hui peut inquiéter. La majorité des professeurs d'écologie pensent que les déséquilibres sur les écosystèmes peuvent être dangereux, mais pas Mark Davis qui pense qu'une nouvelle configuration naîtra ainsi qu'une nouvelle biodiversité. Selon d'autres écologues, les espèces invasives sont considérées comme la deuxième cause d'extinction sur la planète. Aussi faut-il insisté sur le fait que les hommes sont probablement à l'origine de cette invasion par les troubles qu'il a occasionné sur les écosystèmes et par ses activités économiques, commerciales, culturelles...Selon Franck Courchamp, la meilleure des solutions face à cela est la prévention, car les moyens de luttes face à une espèce déjà implantée sont peu efficaces.

Source : Science et Vie n°1127

Vincent Decombe

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