Une semaine comme une autre pour moi, mais vous, vous êtes revenus ? Les statistiques de fréquentation de CanalBlog me montrent que les "visiteurs déjà connus", pour la journée d'hier, reviennent. Et si les mots-clés ou reqêtes qui vous amènent ont encore (comme souvent) une connotation inattendue (vous seriez 5 à avoir demandé "TATOUAGE GENOU DE PATTI SMITH"), les incontournables "SOPHIE MAURER" ou "LEOS CARAX" sont au rendez-vous, accompagnés certes de "CATHERINE BREILLAT GROSSE BITE" mais il en faut pour tous les coups. Et je retrouve les rassurants "LOUIS GARREL BEAU", ou "LEçON CINéMA LOLA MONTES" ou "CAROLE LAURE LEWIS FUREY".
Et moi, je suis content de vous retrouver.
En fait, je n'ai pas de sujet particulier à traiter aujourd'hui, mais j'en profite pour vous glisser les quelques mots qui auraient pu accompagner mon récent retour dans cette vitrine du narcissisme ambiant. Il est vrai qu'entre le 26 juin et le 28 juillet, je n'ai rien écrit (et depuis, pas grand chose). Ou publié, car il m'arrive d'écrire et de garder pour moi, ou de ne pas finir un post, parce que trop long, trop compliqué ou encore, date de péremption dépassée entre les premières phrases et l'aboutissement. Vous avez ainsi échappé à un article de fond sur le cinéma qui commençait ainsi : "Et que demander au cinéma, quand on a l'impression même un peu fausse d'avoir tout vu ?". Prometteur, non ? (je plaisante). Un autre : "Je n'ai aucune envie de la surjouer compassionnel à la Aubry ou "au bord de la crise de nerf à la Bernard Debré ("Vous avez été une fausse valeur, un obsédé sexuel, un escroc intellectuel. Vous avez sali votre pays."(le tout sans rire)." Evidemment, lire aujourd'hui que Debré s'est exprimé, dans l'affaire Strauss-Kahn, comme un gland incapable d'attendre quatre heures pour savourer son goûter, pourrait être assez drôle. En même temps, qu'est-ce qu'on s'en fout, non ? Je perds le fil, là.
Narcisse Le Caravage (1596-1598)
Galleria Nazionale d’Arte Antica Rome
J'aurais dû revenir en vous expliquant que l'alimentation régulière d'un blog n'est pas chose aisée, surtout quand on travaille, surtout quand on travaille alors que les autres sont en vacances, surtout encore quand un billet qui vous a coûté un hectolitre de sang et eau vous a ramené 38 lecteurs. 1/38ème d'hectolitre de fluides personnels par lecteur, vous croyez peut-être que ça motive le blogueur qui ne publie que pour admirer l'ascension sensationnelle de sa courbe de popularité jusqu'au zénith étoilé de la gloire céleste ! Pas vraiment.
Evidemment, une relative désaffection des lecteurs n'est pas une raison suffisante pour délaisser un blog. Ni la pénurie de commentaires. La baisse de qualité peut justifier bien des avanies. Et l'impression que certains ont peut-être d'une évolution de la ligne éditoriale des Petits Pavés, d'une traditionnelle posture élégamment anti-sarkozyste radicale à l'adoption d'un dandysme désabusé nourri de cinéma et autres sorties parisiennes.
A cet égard, je précise que je ne suis pas moins anti-sarko qu'il y a trois ans. Au contraire, même. Ce personnage à l'ambition inversement proportionnelle à l'importance historique représente tout ce qui me déplait dans mes contemporains ; il image très bien ce que Flaubert disait des bourgeois ("J'appelle bourgeois ce qui pense bas"). Mais, en dehors d'une pique par ci, par là, contre ce nain politique et son système scolaire, toujours agréable, en parler trop m'emmerde. Et je persiste à penser que les préférences culturelles défendues ici ne sont compatibles ni avec la préférence nationale de nos apprentis nazis, ni avec la médiocrité de classe des UMPistes et de leur patron du jour.
Donc, si ce blog redémarre (et j'ai l'impression qu'il est en train de redémarrer), ce sera sur une ligne culturelle plus que politique, avec l'impression d'ailleurs que l'une intègre l'autre. Ceci étant, et s'il faut écrire les mots pour être compris, Les Petits Pavés votera socialiste, au moins au second tour, aux présidentielles de 2012, puis Verts au premier tour (et au second, je l'espère) des législatives, il n'y a aucune ambiguïté sur ce sujet. Aujourd'hui, défendre le cinéma d'Almodovar ou de Christophe Honoré, les textes et les images de Claude Cahun (et de Jane Evelyn Atwood qui expose jusqu'au 25 septembre à la Maison Européenne de la Photographie des photos bouleversantes - voir ci-contre une image de parloir libre en prison - dont j'aurais aimé rendre compte ici), les livres de Houellebecq, Bret Easton Ellis ou Richard Yates, c'est adopter une attitude de gauche, que cela plaise ou non. La droite française se montre tellement éloignée de toute création culturelle vivante que défendre celle-ci suffit à émarger dans l'opposition (personnellement, je ne vois pas d'autre opposition que celles se réclamant des valeurs de la gauche).
Reste que, comme beaucoup de blogueurs, je ressens un certain essoufflement et que publier intensivement me crève. Donc, si vous avez la gentillesse de bien vouloir me suivre quelque temps encore, je me propose d'être présent ici au moins une fois par semaine, plus lorsque c'est possible (ou nécessaire ?) et de ne plus traiter que les sujets qui me tiennent vraiment à coeur.
Pour l'heure, deux infos ciné que j'ai envie de vous communiquer.
1.
J'appelle Shirley Mac Laine la Sublimissime. La Cinémathèque française consacre à cette magnifique actrice américaine une rétro du 29 août au 5 septembre. Les films projetés sont les suivants (j'ai mis en rouge ceux que j'aimerais vraiment revoir) :
Artistes et modèles - Frank Tashlin
Bienvenue Mister Chance - Hal Ashby
Comme un torrent - Vincente Minnelli (avec Frank Sinatra et Dean Martin - avec chapeau et cigare
Deux sur la balançoire - Robert Wise
La Garçonnière - Billy Wilder (avec Jack Lemmon)
Irma la douce - Billy Wilder (Id)
Madame Croque-Maris - J. Lee Thompson
Madame Sousatzka - John Schlesinger
Mais qui a tué Harry? - Alfred Hitchcock
La Rumeur - William Wyler (avec Audrey Hepburn)
Sierra torride - Don Siegel (avec Clint Eastwood)
Sweet Charity - Bob Fosse
Tendres passions - James L. Brooks
Le Tournant de la vie - Herbert Ross
La Garçonnière sera projeté en présence de l'actrice.
2.
Avis,
le mercredi 31 août,
La guerre est déclarée
Message personnel : Je souhaite un très bon anniversaire à une personne qui se reconnaîtra. Qu'elle se sente toujours la bienvenue lorsqu'elle arpente ces petits pavés.