Nous ne pouvons nous contenter de révoltes ou de réformes car nous avons besoin d’une profonde révolution dans la manière de conduire les enfants à l’age adulte.
Pourquoi ? parce que principe diviser pour régner qu’a instauré la bourgeoisie au 11 ème siècle n’est plus opérationnel pour faire face aux défis climatiques, écologiques, financiers … et aussi parce que l’ensemble des savoirs est maintenant quasi accessible de façon gratuite.
La tendance de notre monde à gommer la préoccupation à l’anticipation, à mépriser le passé et à hyper valoriser l’immédiateté, le spectacle et l’insignifiance heurte profondément l’humaniste qui sommeille en chacun de nous.
La crise du politique n’est que la manifestation du fait que le commun des mortels sent bien qu’on aborde les problèmes de façon trop réduite et donc perd espoir dans la représentation.
Nous avons une chance historique de pouvoir affirmer des valeurs qui montent partout dans le monde mais qui sont d’autant plus crédibles qu’elles sont liées à l’action sur le terrain.
- La première grande mesure de la révolution éducative c’est de lier, de façon différentiée à tous les ages de la vie, le concevoir, le savoir et le faire.
Que veux-tu faire, pourquoi ? et comment ? doivent être les questions de base. Les façons de faire doivent en outre aider à prendre conscience à chacun de sa spécificité, de celle de son voisin, et de la nécessité de coopérer.
Dans les premiers ages de la vie en multipliant les jeux et l’aptitude à être autonome au plan vestimentaire, au plan alimentaire.
Puis l’aptitude à cultiver un jardin, à fabriquer des objets, à donner et à recevoir.
Puis l’aptitude à connaître ses qualités et défauts, à connaître les codes d’autres civilisations
Enfin l’aptitude à élaborer des projets et à conduire sa vie et à travailler avec d’autres donc à pouvoir quérir de l’information nécessaire à ses finalités.
Ainsi la trame profonde de l’ éducation c’est la responsabilité et l’attention à soi aux autres et à la planète pour engendrer de la coopération.
Tout doit être réorganisé autour de cela.
- La seconde mesure c’est donc d’associer tous ceux qui sont d’accords avec ces finalités à la mise en oeuvre. ( ce qu’on pourrait appeler « les Etats généraux »)
- La troisième mesure, c’est d‘avoir des actions pour détricoter les résistances au changement (déminage)
- La quatrième mesure, c’est d’affecter clairement les moyens complémentaires à toutes les équipes qui bâtissent des projets en ce sens.
- La cinquième mesure, c’est de donner des objectifs à chaque stade qui mixtent savoir pouvoir et concevoir et sont évaluables par la société civile.
- La sixième mesure, c’est de se donner les moyens de garantir que nous accompagnerons les jeunes jusqu’à l’autonomie financière.
- La septième mesure, c’est de mettre en place à tous les niveaux des comités d’évaluation.
Si comme l’affirme Yasmine Liénard dans son livre « Pour une sagesse moderne » le manque de confiance est lié une vision linéaire des choses, alors, pour le restaurer, nous devons donner les clés de la gestion de la complexité.