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Si frêle martinet tombé du nid trop tôt
Que mains d’enfants et d’adultes secourables
En vain tentèrent de préserver
D’une mort trop bien assurée
.
Te voilà six pieds sous terre
Arrosé de larmes déchirantes
Désespoir enfantin
.
Si dure est la mort dans sa radicalité
Si pesante l’absence dans un cœur qui palpite
.
Et moi qui ne sait que faire de mes larmes en dedans
Moi dont la peau frémit sur tous les écueils du monde
Me voilà à mots déchirés creusant la tombe
.
L’enfant s’applique à écrire sur la pierre
« Bon voyage »
« Reviens taper à ma fenêtre »
En lettre d’or sur le marbre blanc
.
L’autre se dessine en noir
Tout petit devant le grand oiseau
De même couleur
Le second dit au premier
« Je vous aime »
Le premier dit au second
« Je t’aime »
.
Et moi je reste penché à même la terre
Arrosant son aridité de mes larmes
De mes mots
Accompagnant l’envol des âmes
.
Manosque, 15 juillet 2011
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