À Vieuvy, près de Gorron, le maire ne se représente pas. Personne n'est prêt, semble-t-il, à prendre la relève.
« Après 31 ans au service de la collectivité, j'ai décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat », explique René Charlot, maire depuis 1995. « Je n'habite plus la commune et j'ai envie de prendre du temps pour mes activités personnelles. » Seul souci, à moins de trois semaines du premier tour : pas de liste, pas de candidat.
« Je suis pourtant allé voir mes concitoyens, mais je n'ai pas réussi à les convaincre. Cette désaffection, je la regrette. » L'élu en cherche les raisons : « L'ambiance a toujours été bonne, il y a sans doute une moindre motivation de la part des habitants, trop de temps à consacrer à une petite commune rurale de 122 habitants. »
Pour Vieuvy, il faut onze conseillers municipaux. Mais que va-t-il se passer le 9 mars ? « Nous allons préparer une liste blanche, les électeurs devront mettre onze noms. » Le dépouillement sera long et fastidieux.
Le rattachement?
René Charlot devra ensuite retourner voir les « heureux élus » pour connaître leur position, discuter avec eux, « et essayer de les convaincre d'accepter le poste ».
Et si, le 16 mars, il n'y a pas onze conseillers ? « Je n'ose pas y penser, je reste optimiste. Dans la commune, nous avons des personnes compétentes comme ailleurs, qui sauront s'impliquer pour que Vieuvy garde son identité. »
Une solution : « Il faudra sans doute réfléchir, dans les années à venir, pour se rattacher à une autre commune. Pourquoi pas Saint-Aubin-Fosse-Louvain. » Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain. René Charlot s'en ira avec un pincement au cœur en laissant le projet d'assainissement collectif du bourg inachevé.
Il espère tout de même que des habitants se mobiliseront pour que vive leur commune. Après tout, à Vieuvy, on peut se présenter le jour même.
Ouest-France