Présidentielle: Ça s’emballe

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Il règne au Cameroun, en cette fin du mois d'août, une atmosphère d'attente. Difficile à décrire, mais très perceptible à travers l'activité de divers acteurs politiques de la place. C'est que, la fin du mois coïncide avec deux échéances en rapport avec l'élection présidentielle attendue cette année. D'abord, la clôture du processus d'inscriptions sur les listes électorales. La loi relative aux conditions d'élection et de suppléance à la présidence de la République stipule que les inscriptions s'achèvent le 31 août. Sauf en cas de convocation du corps électoral avant cette date. Ensuite, l'opération de délivrance gratuite de la carte nationale d'identité, lancée à la faveur d'une mesure exceptionnelle du président de la République prend fin elle aussi à la même date, puisqu'elle est liée aux inscriptions sur les listes électorales.

De toute façon, le 31 août arrive dans un contexte marqué par un réel frémissement. Les derniers jours ont en effet permis de voir bouger les choses dans la perspective de l'élection tant attendue. Il y a évidemment ce retour du chef de l'Etat le 16 août après sa visite d'Etat en République populaire de Chine. Puis, ce déploiement d'ELECAM dans les missions diplomatiques à l'étranger, à la suite de l'entrée en vigueur de la loi relative au vote de la diaspora ; cette liste de 33 pays fixée mercredi par le Ministre des Relations extérieures, pour le déroulement effectif des opérations électorales. Mais comment ne pas mentionner ces déclarations et ces non-dits autour des partis politiques parmi les plus représentatifs ? Cette semaine, c'est l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) qui a rompu le silence, en tenant une réunion du Bureau politique. Le communiqué final de cette rencontre ne permet, certes pas, d'en savoir davantage sur la position ou la stratégie du parti de Bello Bouba Maïgari quant à la prochaine présidentielle. Mais le fait qu'elle se tienne en cette période indique clairement que de ce côté-là, on s'apprête.

Bien avant l'UNDP, c'est le Social Democratic Front (SDF) qui a défrayé la chronique. Réunion du National Executive Committee (NEC) et conférence de presse du président national, John Fru Ndi, pour appeler les Camerounais à s'inscrire sur les listes électorales. Tout cela après plusieurs mois d'une campagne contre Elections Cameroon (ELECAM), l'organe autonome en charge de l'organisation des élections aux Cameroun. La sortie du SDF, trois semaines seulement avant la clôture des inscriptions, a un peu étonné. N'empêche, le parti a passé son message : il sera bel et bien partie prenante à la présidentielle.

Dans ce contexte, les regards sont tournés vers le parti au pouvoir. L'actualité au Rassemblement démocratique du peuple camerounais est focalisée sur le congrès ordinaire qui devrait se tenir « avant la présidentielle ». Et dont on attend la date exacte. Mais les militants du parti ne se sont pas tourné les pouces. A la faveur du lancement des inscriptions sur les listes électorales par ELECAM en août 2010, le RPDC a mis en branle une campagne d'intensification, pour amener le maximum de ses partisans à s'inscrire. L'opération qui arrive bientôt à son terme a manifestement permis d'atteindre l'objectif, si l'on se fie aux chiffres de l'évolution du fichier électoral.

Entre-temps, ELECAM a continué sa mise en place. Avec notamment le passage du Conseil électoral de 12 à 18 membres à la faveur de la loi du 6 mai 2011. Il faut dire aussi que la société civile, autant que certains partis politiques, y va de sa contribution, pour accompagner le travail d'ELECAM et dissiper l'impression de timidité observée lors des premiers mois d'inscriptions. On peut dire, au vu de la progression de la courbe des électeurs inscrits depuis le début de l'année, que ces efforts conjugués ont porté des fruits.

Le 31 août, c'est donc dans moins d'une semaine. Les inscriptions s'arrêteront. La gratuité de la CNI aussi. ELECAM va accélérer le nettoyage du fichier électoral, en attendant l'entrée en scène du maître du calendrier politique. La convocation du corps électoral et celle du congrès du RDPC sont les deux prochaines échéances significatives qui permettront, à coup sûr, d'envisager avec plus de précision, la suite de cette année politique si particulière.

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