Écrit par Mutations
Vendredi, 26 Août 2011 17:31
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Selon les résultats de la balance de paiement du Cameroun, que le directeur des affaires économiques au ministère des Finances, Lazare Bela, définit comme étant «le bilan des activités économiques d'un pays vis-à-vis du reste du monde» ; les importations de produits alimentaires,
des boissons et du tabac sur le territoire camerounais sont estimées à 475,4 milliards de Fcfa en 2010. Ce pactole représente la somme nécessaire pour construire trois barrages du type de celui de Lom Pangar (160 milliards de Fcfa chacun), ou alors pour construire entièrement le porte en eau profonde de Kribi (400 milliards de Fcfa) et faire suffisamment avancer les travaux de construction d'un second pont dur le fleuve Wouri à Douala (coût global de 110 milliards de Fcfa). Bien que ce chiffre global des importations montre à suffisance le niveau de dépendance de la consommation camerounaise aux produits importés, la balance des paiements 2010 révèle cependant que ces importations ont été réduites de 5,7% par rapport à 2009; année au cours de laquelle le Cameroun avait importé pour 504 milliards de Fcfa de nourriture. Dans le détail, comme en 2009, les importations de riz tiennent toujours le haut du pavé avec 96,6 milliards de Fcfa l'année dernière, contre 118,6 milliards en 2009. Soit une économie de devise de l'ordre de 23 milliards de Fcfa.
La question du sucre
Dans le même temps, 93 milliards de Fcfa ont été engloutis dans les importations de poissons en 2010, contre 112 milliards de Fcfa l'année précédente, soit une économie de 19 milliards de Fcfa. Toujours en 2010, apprend-on, le Cameroun a économisé environ 4 milliards de Fcfa sur les importations de farine et autres dérivés, un peu plus de 5 milliards de Fcfa sur celles des huiles végétales et quelque 2 milliards de Fcfa sur les importations de livres et autres brochures. Mais alors que l'économie camerounaise tirait bénéfice de la réduction de l'expatriation des fonds dans certaines filières de grande consommation, les importations reprenaient du poil de la bête dans certaines autres filières.
Ainsi, apprend-on des résultats de la balance des paiements 2010, les importations de produits pharmaceutiques ont augmenté de 5 milliards de Fcfa en 2010, passant de 64,6 milliards en 2009 à 69,4 milliards de Fcfa l'année dernière. Mais dans cette rubrique, ce sont les importations de sucre raffiné qui tiennent le haut du pavé, avec une inflation de 10 milliards de Fcfa (en hausse de près de 150%) l'année dernière, malgré l'existence au Cameroun d'un opérateur fabricant surplace la matière première (Sosucam), et qui n'a de cesse de soutenir qu'il peut approvisionner le marché local et même les pays voisins sans anicroches.
Au demeurant, faut-il se satisfaire de la baisse globale des importations de produits alimentaires en 2010 ? Non, répondent à l'unisson les experts de la question, qui soutiennent que l'on ne saurait se réjouir de pareilles avancées au regard du potentiel de l'agriculture camerounaise : 40% du territoire constitué de terres arables, importantes ressources halieutiques minimalement exploitées, main d'?uvre abondante...
Cette posture des experts est d'ailleurs confortée par le fait que, malgré cette baisse des importations (5,7%), les céréales (7,7% des importations), les poissons et crustacés (4,5% des importations globales) continuent de figurer parmi les 5 premiers produits (avec appareils mécaniques, les appareils électriques et les ciments et autres souffres) les plus importés sur le territoire camerounais, en dehors des hydrocarbures.
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