Ci dessous, quelques extraits de l'excellent billet d'Anne Morelli, professeur de l'Université de Bruxelles.
* * *
Les principes généraux de la propagande de guerre sont toujours pareils. Ils tentent de nous faire adhérer à une cause belliciste par des déclarations d’abord pacifistes puis résignées : nous sommes « contraints » par l’Autre à faire la guerre. Il l’a provoquée et nous allons nous y engager pour de nobles causes : la protection humanitaire des civils, la démocratie, la lutte contre le militarisme effréné de notre ennemi...
Bien sûr, lui, commet systématiquement des atrocités, tandis que notre armée est composée de gentilshommes, tout au plus susceptibles d’une involontaire « bavure ».
* * *
Selon la thèse officielle de l’OTAN, nos bombardements, via l’opération « Protecteur unifié » (sic), ont pour but d’empêcher le régime libyen (les mots ont toute leur importance) de poursuivre ses attaques barbares contre le peuple libyen [2].
* * *
Un des principes de la propagande de guerre veut qu’on fasse croire à l’opinion publique que notre engagement belliqueux poursuit de nobles buts. Il ne doit jamais être question ni de ressources économiques à maîtriser ni d’objectifs géostratégiques mais bien de démocratie à imposer, de militarisme à mâter et de pauvres gens au secours desquels nous volons.
La critique historique nous apprend que discerner les faits exacts demande de recouper les informations provenant de sources diverses. Dans le cas présent, l’exercice est très compliqué sinon impossible : peu d’informations indépendantes filtrent de Libye, la radiotélévision libyenne est absolument inaccessible à l’étranger car les émetteurs satellites ont été bloqués et nos médias accompagnent immédiatement toute information dérangeante d’un commentaire des « rebelles » que nous soutenons ou de l’OTAN. Ainsi le contribuable qui se demande pourquoi une partie de ses impôts va payer les sorties exceptionnelles des F-16 belges et leurs bombes, ne peut que compter sur lui-même face à la propagande qui déferle dans nos médias, exercer son bon sens et DOUTER.