Les deux principales formations du Front de gauche ont annoncé chacune un évènement séparé, tradition de parti. Mais pour répondre aux contraintes liées à la candidature commune, invités et dirigeants vont faire quelques allers-retours.
Vendredi matin, les formations militantes s’achevaient à peine à Grenoble que tous retenaient cette phrase d’Alexis Corbière, secrétaire national du PG : « Le Mitterrand des années 70 est à lire et à relire ». Ici, 1981 est érigé en symbole, le programme commun, en exemple. Justement, au programme, samedi, cette table-ronde : « Mai 1981 : 30 ans après, quel bilan raisonné ? », animée par des dirigeants de l’époque de la LCR et du PCF, respectivement Francis Sitel et Michel Duffour. Pourtant, alors que le PG réunit ses militants à Grenoble pour ses « Remue méninges », le PCF, lui, a convoqué les siens, à deux pas, dans une station de « tourisme social » nous apprend-t-on, dans les Alpes savoyardes. Et ce, à la même date, les 26, 27 et 28 août. Héritage de 1981 pas si symbolique que ça ?
Sur la liste des invités au stage grenoblois, on remarque des personnalités des médias (Edwy Plenel de Mediapart, Denis Sieffert de Politis...), des militants associatifs (Jean-Baptiste Eyraud du DAL, quelques économistes dont Jacques Généreux (IEP de Paris, ex-PS) et Yves Dimicolli (commission économie du PCF), de nombreux syndicalistes, des militants tunisiens et marocains... et des communistes, des élus, des militants mais aussi certains dirigeants, telle Marie-Pierre Vieu, ou d’anciens, comme Roger Martelli et Patrice Cohen-Seat. Ce qui permet de brasser agréablement tous les sujets, des révolutions arabes aux discussions historiques sur le mouvement ouvrier, des réflexions sur les alternatives économiques aux perspectives dans le milieu agricole.
Mais qui restent aux Karellis, belle station savoyarde, pour les ateliers du PCF ? Il nous viendrait tout de suite une impression de déjà-vu. Un sujet « Faut-il faire la guerre aux journalistes ? » au Parti de gauche devient « Communiquer avec la presse » au PCF. De même « Quelles politiques publiques pour l''économie sociale et solidaire ? » devient « Economie sociale et Solidaire, pilier d'un projet d'alternative économique, sociale et politique ». Un doublon ? Autre exemple : Patrice Cohen-Seat anime avec les communistes, samedi matin, un atelier «Crise de système ou crise de civilisation ?». L’après-midi, direction Grenoble pour un atelier aux Remue-méninges sur les résistances sociales. Même chose pour Yves Dimicolli. Jean-Luc Mélenchon aussi va faire l’aller-retour : il fait un discours d’ouverture aux Karellis, avant de rejoindre les siens à Grenoble. Dimanche matin, alors que Pierre Laurent aura rejoint ses amis du Parti de gauche pour applaudir M. Mélenchon, les communistes réunis à la station assisteront à quelques dernières tables rondes avant que Patrice Bessac ne se charge du discours de clôture, à 13h. Une réflexion nous vient : n’aurait-il pas été plus simple et constructif de ne faire qu’une seule université d’été ? A moins que ce genre de « fusion » ne soit trop symbolique...
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