Est-on en train de vivre un printemps arabe au Chili ? Un adolescent de 14 ans a été tué par la police d’un coup de feu à la poitrine.
Le jeune est mort ce matin des suites de ses blessures après avoir été victime d’un tir de la police lors de la grande manifestation organisée hier à Santiago du Chili. Il s’agit de la première victime après plusieurs mois de manifestation contre la politique de l’impopulaire président Pinera, dont la réforme sur l’éducation rencontre l’hostilité de la majorité des chiliens.
Le jeune de 14 ans s’appelait Manuel Gutierrez. Il a été tué près d’une barricade alors que les manifestants se battaient contre les forces de police. Le Chili est paralysé par une grève générale depuis maintenant 48 heures. Les témoins présents ont tous condamné la police pour avoir ouvert le feu. Le secrétaire au ministre de l’intérieur, Rodrigo Ubilla, a eu ce commentaire : « la mort d’un citoyen est un problème très sérieux. Nous devons tous être triste aujourd’hui car nous n’avons pas été en mesure de conduire ces manifestations de manière pacifique. On ne résoudra pas les problèmes de ce pays en balançant des pierres ou en attaquant les gens. La solution, c’est le dialogue. »
Mené par les étudiants qui demandent la gratuité de l’éducation, des centaines de milliers de chiliens défilent dans al rue depuis plusieurs mois pour demander au gouvernement une meilleure redistribution des revenus provenant du boom des compagnies minières. Hier, de nombreux jeunes ont bloqué les routes du pays, mettant le feu à des piles de pneus et balançant des pierres sur des voitures traversant Santiago. Pour disperser les manifestants, la police chilienne utilise les canons à eaux et le gaz lacrymogène. Depuis mercredi, 1300 personnes ont été arrêtées et incarcérées par la police. Deux policiers ont été grièvement blessés par des armes à feux tandis que les commerces et supermarchés de santiago sont dévalisés par les pilleurs.