Un bassiste ou un trompettiste d'un groupe de Soul a dit un jour de déprime « Pourquoi c'est toujours le chanteur la vedette ?». C'est vrai ça, pourquoi on ne dit pas les Dap Kings et Sharon Jones, the Expressions et son Lee Fields ou encore le Menahan Street Band with Charles Bradley ? Justement, le Menahan Street Band a son idée sur la question : remettre au goût du jour la version instrumentale d'un album. Chasser la vedette pour donner à entendre autrement l'album passé en boucle. Le risque Karaoké est grand mais pas quand le groupe est à ce niveau de maîtrise et que les compositions se suffisent à elles-même. Voilà donc un « No time for dreaming » sans Charles Bradley mais avec un Menahan Street Band qui rendrait cool et sexy n'importe quelle chanson de Michel Sardou. Le son du Menahan de Thomas Brenneck est chaud et sensuel, jazzy, vert-jaune-rouge, adouci de piano, où même le cuivre est velours, d'humeur plutôt nostalgique, plus proche d'un Marvin Gay que d'un James Brown. Band romantique. En écoute ici