L’envolée du frelon asiatique menace les abeilles françaises
Les populations d’abeilles, déjà durement éprouvées, ont trouvé un nouveau prédateur en la figure du frelon asiatique. Soupçonnée dès 2004, la présence de cet exilé chinois sur le territoire français ne fait désormais plus de doute. Fin 2006, des traces de l’indésirable étaient dépistées dans 13 départements du Sud-Ouest de l’hexagone, depuis la Charente-Maritime aux Pyrénées orientales, de la Gironde et des Landes jusqu’à la Corrèze et la Haute Garonne. A titre d’exemple, les pompiers de Gironde ont détruit pas moins de 700 nids d’octobre à décembre 2007. Une progression exponentielle qui suscite de nombreuses inquiétudes quant aux retombées à venir sur l’équilibre de l’écosystème.
Exemple de nid sphérique de frelon asiatique
Si les études destinées à mesurer l’ampleur réelle de l’impact environnemental de cet insecte sont encore en cours de réalisation, il est fort probable que son expansion récente ait de lourdes répercutions sur l’apiculture française. Faisant des butineuses sa nourriture de prédilection, il les guette puis les attaque en plein vol. Comme il lui est généralement impossible de s’introduire dans les ruches domestiques en raison de la taille réglementée des accès, il opère un siège à l’entrée condamnant par là même ses occupantes à jeûner. On observe alors assez rapidement un arrêt de la ponte et de la miellée, signant la mort inéluctable de la colonie assiégée.
Les abeilles possèdent pourtant une technique de défense groupée assez efficace. La stratégie consiste à encercler le frelon agresseur et à vibrer des ailes jusqu’à faire monter la température au sein de la boule. Ne supportant pas une température supérieure à 45°C, l’oppresseur succombe d’hyperthermie. Mais si héroïque soit-il, cet exercice affaiblit énormément la ruche, les ouvrières étant monopolisées pour la défense et délaissant de ce fait l’approvisionnement.
En réduisant les populations de butineuses, c’est une fois de plus l’ensemble du processus de pollinisation qui est fragilisé, influant ainsi indirectement sur la pérennité des arbres fruitiers, des productions maraîchères et de la biodiversité végétale en général. Un constat d’autant plus inquiétant que le Vespa velutina est également friand de fruits mûrs, et que par conséquent les vergers représentent à ses yeux des garde-manger particulièrement attractifs.