François Fillon s’est livré à un exercice d’autosatisfaction sur la politique économique menée par le gouvernement depuis
l’accession au pouvoir de Nicolas SARKOZY.
Il a essentiellement insisté sur les dépenses et trop peu sur les recettes : en effet, les mesures annoncées
ne traduisent aucune cohérence et sont, contrairement aux effets d’annonces, essentiellement ciblées sur les classes moyennes.
Si le gouvernement prévoit bien d’instaurer une contribution exceptionnelle sur les ménages disposant de revenus supérieurs à
500 000 euros par an, cette mesure demeure en deçà des propositions faites en Italie. Manuel Valls a déjà eu l’occasion de dénoncer l’incohérence d’une telle mesure qui revient à retaxer en aval
ce qui a été exonéré en amont.
Si ce symbole sonne comme un désaveu de la politique menée jusqu’à ce jour, il n’efface pas pour autant la dernière mesure
favorable aux foyers imposables à l’ISF qui a coûté près de 2 milliards d’euros.
Par ailleurs, il n’oublie pas que ce gouvernement reste à l’origine de la moitié de l’exonération des revenus du capital.
Manuel Valls préconise en la matière, la création d’une tranche supérieure sur le revenu, ainsi que la réintégration des dividendes dans le barème de l’IR.
Pour ce qui concerne les sociétés, en fixant à 10% la quote part pour frais et charges sur les plus values de cessions de
titres, Manuel Valls constate que le gouvernement ne remet en cause, qu’à la marge, la niche COPPE qui a pourtant coûté plus de 20 milliards d’euros en trois ans.
Les autres mesures fiscales frapperont essentiellement les consommateurs et les classes moyennes : qu’il
s’agisse de l’augmentation du prix du tabac et de l’alcool ou de l’augmentation de la taxe sur les conventions d’assurances, que les assureurs ne manqueront pas de faire répercuter.
Enfin, Manuel Valls constate que le gouvernement, par clientélisme, n’a pas voulu revoir sa position sur la baisse de
la TVA restauration, pas plus qu’il n’est prêt à répondre aux enjeux immédiats par l’instauration d’une TVA protection.
Quant aux heures supplémentaires, le gouvernement, par dogmatisme, n’est toujours pas décidé à supprimer une mesure
qui a un impact si négatif sur la création d’emplois depuis 2007.
La France ne peut risquer une dégradation de sa note financière. Seul un effort cohérent sera en mesure de rassurer et de
permettre de répondre aux défis du pays.
A l’évidence, ces mesures ne sont pas à la hauteur de la situation et font perdre un temps
précieux à la France.