• Le lait, utilisé pour rompre le jeun du ramadan, est devenu l’aliment prioritaire pour les bénéficiaires ;
• Le prix des denrées alimentaires de base ont quasiment doublé depuis le début du conflit ;
• De nombreuses familles de la zone ne prennent plus que deux repas par jour.
Madrid, 8 août 2011
Les équipes d’ACF mettent en place à Misrata et Ajdabiya, dans le Golf de Sirte (Libye) une distribution de lait qui va bénéficier à 45 000 personnes.
« S’il est certain que les marchés sont approvisionnés, les familles n’ont pas assez d’argent pour acheter les aliments. » explique depuis Adjabiya Joaquin Cadario, responsable de la distribution alimentaire. Il s’agit plus d’un problème d’accès que de disponibilité. « Les familles ont perdu leurs sources de revenus ; les entreprises ont fermé, les commerces ne travaillent qu’à la moitié de leur capacité, les fonctionnaires publics ne perçoivent plus leurs salaires… A cela s’ajoutent les banques qui n’ont plus de liquidité et par conséquent l’argent disponible est peu abondant. » continue-t-il.
« Cette distribution, explique Joaquin, a un double impact : d’une part, le lait est un élément primordial pendant le ramadan et la population ne peut pas en acheter. D’autre part, la population sent que les acteurs internationaux sont en train de les aider. »
La hausse des prix des aliments et le manque de liquidités : des problèmes fondamentaux
A Misrata, la situation humanitaire est toujours extrêmement critique. Les dommages matériels sont considérables, avec des milliers de maisons endommagées dont beaucoup d’entre elles sont complètement détruites. Les cas de traumatismes psychologiques sont en pleine augmentation, l’accès aux aliments a gravement diminué, les structures d’eau, d’assainissement et de santé ont également été affectées, et les établissements scolaires ont cessé de fonctionner. Bien qu’à Adjabiya les besoins basiques sont pratiquement couverts, la population a du mal à faire face à l’augmentation des prix des aliments de base. Le prix du panier basique (pâte, riz, huile, farine, sucre, lentilles) pour une famille de sept à huit membres oscillait entre 150 et 250 dinares avant le conflit. D’après les sources du Conseil National de Transition, le prix actuel du même panier est de 250 à 300 dinares.
Les familles de la zone ont réduit de trois à deux le nombre de repas par jour depuis le début du conflit. Les enfants boivent du lait seulement une ou deux fois par semaine. La population ne consomme plus de viande rouge, et consomme de la viande blanche seulement le vendredi.
D’après les chiffres de ACNUR, on estime qu’il y a aujourd’hui en Libye 240 000 déplacés à cause de la violence et 100 000 à Misrata.
Les défis à moyens et long terme ?
« Le défi principal pour les acteurs humanitaires est d’empêcher que la situation des familles affectées par le conflit continue d’empirer ; renforcer les revenus pour garantir leur accès aux aliments jusqu’à ce que la situation politique permette des actions de réhabilitation de leurs moyens de vie. » explique Joaquin.