La majorité des consommateurs sont des consommatrices
La banque d’affaires Goldman Sachs a publié son rapport Womenomics 2010-2011, qui montre le rôle crucial que jouent et que pourraient jouer les femmes dans l’économie Japonaise.
Ce rapport révèle que la consommation des femmes progresse considérablement au Japon sous l’influence de plusieurs facteurs :
- Démographie : plus grande longévité des femmes ;
- Célibat : Augmentation du nombre de Japonaises célibataires ;
- Augmentation des richesses : en 2011, en moyenne, le revenu disponible d’une femme seule est supérieur à celui d’un homme.
De même, en Europe les femmes influenceraient 70% des achats, selon un article des Echos.
Les femmes représentent donc une opportunité de croissance incontestable, en tant que consommatrices de demain, mais aussi en tant qu’employées !
Employer des femmes pour booster la croissance…
… des pays :
D’après Goldman Sachs, le Japon doit compter sur la « Womenomics » – l’économie des femmes – pour accélérer sa croissance. L’emploi des femmes est en effet une bonne réponse au problème démographique du Japon dont la population pourrait commencer à décroître dans quelques années et dont la population active risque de diminuer en conséquence.
L’emploi des femmes permettrait aussi de booster la consommation, en leur donnant du pouvoir d’achat. De plus, puisque les femmes consomment de plus en plus, il est intéressant pour une entreprise que son personnel reflète ses consommateurs et puisse ainsi mieux s’adapter à ses attentes.
Les femmes représentent donc un potentiel énorme et trop peu utilisé aujourd’hui puisque seuls 60% des Japonaises travaillent contre 80% des hommes. Goldman Sachs estime qu’en réduisant ce déséquilibre, le Japon pourrait voir son PIB gonfler de 15% !
L’exemple du Japon est particulièrement révélateur mais n’est pas un cas isolé. Les résultats d’une étude dirigée par la Commission Européenne en 2009 vont dans le même sens : la mise en place de politiques d’égalité femmes-hommes pourrait faire augmenter la croissance des différents pays de l’Union de 14% à 45% !
…des entreprises :
De nombreuses études le montrent, la présence de femmes dans l’entreprise et notamment aux plus hautes fonctions est un « levier d’efficacité économique » (voir l’article dans Les Echos).
Une étude réalisée en 2003 en Finlande montre que les entreprises dirigées par des femmes ont une profitabilité de 10 à 20% supérieure aux autres.
Une étude réalisée en 2009 par Michel Ferrary, chercheur au CERAM, révèle que 14 entreprises du CAC 40 dont le taux d’emploi féminin est supérieur à 35% sont plus performantes que celles qui emploient moins de femmes :
- Leur chiffre d’affaires progresse plus rapidement de 28,5% ;
- Leur taux de rentabilité est supérieur de 116,1% ;
- Leur productivité est supérieure de 48,6% ;
- Ces entreprises sont plus créatrices d’emplois (72,9%).
Enfin, une étude de l’Université anglaise Leeds, réalisée en 2008, montre qu’en période de crise, la présence d’une femme dans le comité de direction diminue de 20% les risques de faillite.
De nombreuses qualités sont attribuées plus spécifiquement aux femmes, ce qui pourrait expliquer la réussite des entreprises qui emploient des femmes managers. Parmi ces qualités on trouve l’adaptabilité, l’ouverture d’esprit, la transparence, la capacité à motiver une équipe.
Toutes ces études montrent que les entreprises uniquement dirigées par des hommes s’en tirent moins bien, et pourtant elles sont encore nombreuses. Etablir un équilibre entre femmes et hommes en entreprise permettrait manifestement que les compétences des uns et des autres s’aditionnent et se complètent. La clé de la réussite, c’est la diversité !
Sources : Les Echos
Goldman Sachs Womenomics in 2011
Consultez le rapport : Womenomics : The Time is Now, October 2010