Azzaro met au parfum Julian Casablancas avec Decibel

Azzaro, c’est le glamour, c’est les paillettes, c’est Vanessa Seward, épouse du super musicien Bertrand Burgalat. Mais c’est aussi du parfum! En septembre, sort le prochain parfum de la marque, Decibel. Quoi de mieux qu’une rockstar pour promouvoir un nouvel effluve au nom si musical? C’est visiblement ce que s’est dit la direction d’Azzaro, en se payant Julian Casablancas, leader ou défunt leader des Strokes.

Julian Casablancas, c’est un peu le Liam Gallager d’une génération. Le cheveu gras, le costume miteux, une gueule de paumé inimitable, il suppure le cool des années 2000.

Issu d’un savant mélange entre le très espagnol fondateur de l’agence de mannequin Elite, d’une Miss Danemark et élevé dans un pensionnat situé dans les confins helvétiques, Julian Casablancas est l’incarnation de l’aristo  américain version east coast.

La formation des Strokes vient compléter le portrait de l’animal. Avec leur look savamment calculé, les 5 new yorkais offrent une nouvelle image au rock, et se font les échos d’une jeunesse qui vit la nostalgie des seventies de leurs parents.

Outre cette super imagerie rétro, The Strokes, et par conséquent Julian Casablancas, c’est aussi un son. Une très mauvaise copie du rock du passé pour d’autres ou un simple coup de hype. Le groupe ouvre la marche à toute une série de groupes en THE, diront les emmerdeurs. Comme l’ont si joliment dit les membres d’Interpol à propos de la vague rock new yorkaise, «la porte était entrouverte, les Strokes l’ont poussée».

The Strokes et notre cher Juju, c’est pour beaucoup d’entre nous nos premiers émois musicaux. Bref, c’est le groupe qui est aux années 2000 ce que Nirvana était aux années 1990.

C’est pourquoi la vision de cette publicité est choquante, voire criminelle. Julilove, qui était autrefois le Monsieur Royal de l’Underground s’est métamorphosé en homme sandwich au profit d’un parfum dont la forme du flacon appelle à la réflexion et nous laisse plus que dubitatives.

On ne peut s’empêcher de penser au coup de Givenchy qui s’était offert les services de Justin Timberlake pour Play. Le schéma semble le même, au détail près que contrairement à Justin, Julian Casablancas a l’air aussi à sa place que Julio Iglesias dans une publicité pour Stana, quoi que… Chanter les louanges de ses converses semblait bien plus logique! C’est d’ailleurs son fiston qui avait assuré la promotion du dernier parfum  pour homme d’Azzaro au nom éponyme.

La pub sera d’ailleurs aussi accompagnée d’un titre composé spécialement par le musicien, qui tout comme le parfum sera «rock, baroque, épique et noctambule». La première image qui nous vient à l’esprit est celle d’un David Guetta fou coiffé d’une perruque chevauchant les rues parisiennes en écoutant du Jean-Baptiste Lully…

Les artistes sont-ils tous obligés de passer par la case pub un tantinet déconcertante pour obtenir un peu d’attention? Dans un tout autre style, pensez à Jennifer Lopez qui se voit maintenant obligée de vendre des rasoirs.

Et pour vous? Le charisme naturel de Juju est-il diminué ?

Lisa A.

Images: DR