PALUDISME: Le parasite se cache des défenses immunitaires des femmes enceintes – PNAS

Pourquoi et comment les parasites du paludisme passent inaperçus par les défenses immunitaires des femmes enceintes? Cette recherche collaborative entre la Liverpool School of Tropical Medicine et l'Université de Copenhague, publiée le 11 juillet dans les Comptes-rendus de l'Académie nationale des sciences (PNAS), vient d'élucider un mystère de longue date et d'importance. Le paludisme maternel tue 10.000 femmes et jusqu'à 200.000 bébés chaque année et cette découverte pourrait contribuer au développement d'un vaccin pour les femmes enceintes.

Le paludisme est une maladie évitable qui tue plus d'un million de personnes dans le monde chaque année, principalement en Afrique sub-saharienne et surtout des enfants de moins de cinq ans. La maladie représente près de 40% de toutes les dépenses de santé publique en Afrique sub-saharienne et représente un fardeau de 12 milliards par an de pertes directes.

Ces chercheurs du Rigshospitalet ont découvert pourquoi les parasites du paludisme sont en mesure de passer à travers les défenses immunitaires des femmes enceintes, ce qui permet au parasite d'attaquer le placenta. "Nous avons trouvé une explication sur le délai nécessaire aux défenses immunitaires de la femme enceinte pour découvrir l'infection dans le placenta", expliquent les auteurs, le Dr. Léa Barfod et le Pr. Lars Hviid du Centre de parasitologie médicale de l'Université de Copenhague.

«Les parasites sont capables d'adopter un camouflage qui empêche leur reconnaissance par les anticorps du système immunitaire.“Ainsi, bien que le système immunitaire ait toutes les armes pour combattre l'infection du placenta, ces armes sont inefficaces simplement parce que le l'ennemi est difficile à repérer. Ironiquement, le camouflage se compose également d'anticorps, mais d'un type qui n'aide pas à combattre l'infection. "

Pour éviter les défenses immunitaires, le parasite produit un anticorps, IgM qui se fixe à la paroi interne du vaisseau sanguin et, si les anticorps du système immunitaire réussissent à le détruire, le parasite en a plus de soixante dans son arsenal. L'un d'eux évolue spécifiquement pour “s'accrocher” au placenta. En permanence, les parasites continuent ainsi à chercher de nouvelles façons de prévenir les anticorps les reconnaissant mais la découverte est que le camouflage adopté est en soi un anticorps, appelé IgM mais très différent de l'anticorps IgG couramment utilisé pour attaquer le parasite.

Les résultats sont fondamentaux pour comprendre l'immunité à cette forme dangereuse de la maladie et à développer un vaccin pour protéger les femmes enceintes.

Sources: Proceedings of the National Academy of Sciences, July 11, 2011 DOI: 10.1073/pnas.1103708108Evasion of immunity to Plasmodium falciparum malaria by IgM masking of protective IgG epitopes in infected erythrocyte surface-exposed PfEMP1. Liverpool School of Tropical Medicine

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