Les contre-vérités du Premier ministre ne changent rien à la réalité : alors que N. Sarkozy avait annoncé que la crise était finie, le gouvernement est confronté
aujourd’hui à sa propre incurie. Il est obligé d’adopter dans l’urgence des mesures d’austérité pour éponger un déficit qu’il a lui-même creusé.
François Fillon vient d’avouer le double échec de sa politique : il a cassé les finances publiques et il a cassé la
croissance.
Le Premier ministre ne fera pas oublier que la droite a créé 70 milliards de niches fiscales nouvelles depuis 2002 et que,
selon la Cour des comptes, c’est sa politique qui est responsable des deux tiers du déficit public.
Le Premier ministre a aujourd’hui annoncé que ce sont les Français qui paieront la facture de sa politique aussi dispendieuse
qu’inefficace.
Car derrière l’arbre de sa réformette fiscale se cache la forêt des sacrifices qui seront demandés aux Français.
Sur 11 milliards d’économies, l’essentiel sera supporté par les Français, par la poursuite de la casse de la
protectionsociale et des services publics et de nouvelles taxes qui abimeront leur pouvoir d’achat.
La seule mesure pour faire contribuer les plus riches sera la taxe sur les hauts revenus, qui n’est en fait qu’une micro taxe
pour les méga-riches. Une comparaison simple : cette taxe rapportera 200 millions alors que l’allègement de l’ISF coûte 2 milliards au budget de l’Etat. Le Gouvernement ne reprend aux riches
qu’un dixième de ce qu’il leur offre avec l’allégement de l’ISF.
Avec la hausse des taxes sur les contrats d’assurance et les complémentaires santé, le Gouvernement ponctionnera trois fois
plus les salariés que les ultra-riches soumis à samicro-taxe.
De même, les annonces du Gouvernement vont renchérir le coût de la santé. La diminution de l’abattement pour frais
professionnels sur la CSG et la hausse des taxes sur certaines boissons vont peser lourdement sur le pouvoir d’achat de la majorité des Français.
La détaxation des heures supplémentaires n’est pas complétement remise en cause alors qu’elle est particulièrement nocive
pour l’emploi.
Enfin, M.Fillon semble oublier que cette crise est avant tout bancaire et financière et que rien n’a été fait pour réguler ce
secteur. Il ne propose aucune mesure de régulation. Il ne propose pas davantage de mesures pour relancer la croissance et l’emploi.
Hier comme aujourd’hui, les choix de ce gouvernement aggravent la crise au lieu de la combattre, ces mesures vont aggraver la
récession, faire augmenter le chômage et ne permettront pas de diminuer les déficits.
Avec une arrogance déplacée au regard de l’austérité qu’il impose aux Français, François Fillon a vite oublié ses propres
appels à l’unité nationale. Il appelle l’opposition à la rigueur intellectuelle, je l’appelle à la justice fiscale et à l’efficacité économique.
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Harlem Désir
Premier secrétaire par intérim