Nous avions déjà posé le fait qu’une action de prise de pouvoir devait absolument intégrer la classe sociale moyenne et notamment les fonctionnaires de la République. S’il est bon d’être populaire et de mobiliser les classes populaires, c’est le souffle invisible de la classe moyenne et son soutien qui donne de l’élan aux actes populaires. Il y’a des moyens d’agir efficacement et nous allons en discuter.
Le secteur de l’enseignement. Voici le premier point névralgique sur lequel il faut agir. En parlant aux enseignants. En tenant un discours que les enseignants sont capables de percevoir et qui leur soit adressé à eux. En imaginant des solutions dont ils rêvent..en posant sur la table des choses qui peuvent les faire réagir. Lorsqu’e les fonctionnaires de l’enseignements sont sensibles, ils encadrent mieux les autres groupes de diverses classes sociales. Parler aux enseignants exige de la rigueur, de l’honnêteté, mais aussi de l’ouverture. Les approches radicales marchent peu dans le milieu enseignant, sauf quand elles émergent elles-mêmes de ce milieu.
Les fonctionnaires des bureaux. Ils sont très souvent victimes des systèmes. Pas d’avancement, soumission au patron qui fait ce qu’il veut, humiliations, gestion du travail dur dont les autres vont récolter les récompenses…Ils sont presque toujours à l’affut. A l’affut d’une nomination, d’un avancement, etc. Si des solutions de fond qui les concernent sont proposées, ils seront prêts à faire quelque chose.
Le secteur des entreprises privées, publiques ou parapubliques qui emploient une grande masse de personnes. Ces employés, agents et cadres moyens ont une capacité extraordinaire de mobilisation. Il faut par exemple se souvenir que ce sont de tels employés dans le secteur minier, dans le secteur agricole, dans le secteur des transport ou dans le secteur énergétique ont radicalement fait la différence dans certains pays. Il faut donc pouvoir aller vers eux et les insuffler un souffle de possibilités nouvelles.
C’est donc essentiellement dans ces trois ensembles que se trouvent la classe moyenne qui peut provoquer les plus gros effets de masse. Les autres fonctionnaires sont bien évidemment concernés, mais si l’on veut une influence de masse, ces trois secteurs sont capables de mobiliser de manière spectaculaire. En général, leurs syndicats sont puissants, ils ont eux-mêmes individuellement de l’influence sur un grand nombre de personnes et ont une capacité à se projeter sur l’intérêt vue comme une finalité collective.
Il est juste regrettable que plusieurs tentatives de changement de pouvoir ne s’appuient pas sur cette classe sociale alors qu’elle est l’une des plus touchée et des plus concernée.