Ainsi, en ce moment, Rémy Bosquère a installé dans le grand vestibule de l’entrée un parcours de golf miniature où le public est invité à jouer. Et c’est l’équipe du musée qui s’y met et vous tend la canne de golf.
Car l’équipe du musée semble bien être un acteur des expositions. Nous ne sommes pas ici en présence de gardiens « compassés et frileux » installés près de « costumes de bois »… J’emprunte à Jacques Brel ces mots d’un Tango funèbre tant certains musées donnent l’impression d’être des cimetières. Patrice Chéreau, récemment, évoquait cette similitude dans Rêve d’automne.
Ici, c’est la vie, c’est la relation. Et cela passe par la plus immédiate : celle des œuvres, des artistes et des premiers concernés, les membres de l’équipe qui les côtoient quotidiennement. Ainsi, dans l’exposition de cet été, on peut revoir une vidéo d’Alain Bernardini où le vestibule déjà est un terrain de jeu pour ceux qui y travaillent.
Et c’est encore par le jeu que Mona Hatoum donne place « aux habitants de Vitry-sur-Seine, aux agents du musée, et plus encore ». Ses balançoires, dont chaque siège reproduit le plan d’une capitale du monde, évoquent ces voyages d’un lieu à l’autre, migration ou tourisme, où bien sûr, en tant que visiteur, je cherche mes repères. Comprenant bien qu’il est difficile de se balancer sur quelque balançoire que ce soit ici sans risque de cogner les autres, mais ayant l’impression qu’on pourrait passer de l’une à l’autre de ces villes d’un saut de puce. Cette installation dit sans doute la pesanteur, est sans doute une forme de labyrinthe, mais donne aussi un sentiment de proximité.
En cette période de vacances, le Mac/Val affirme qu’il peut y avoir une autre approche du travail que celle qui nous domine, où le travail s’articulerait avec la relation aux autres, la création et la mémoire (nous sommes dans un musée !).