Si vous avez lu La mort du roi Tsongor (si vous ne l’avez pas lu, précipitez-vous !), vous retrouverez cette ambiance si particulière, mélange de conte et d’Afrique bien réelle. Ajoutez à cela un zeste de tragédie racinienne et vous avez Salina. Un petit bijou de texte de théâtre, qu’il faut déguster lentement pour en apprécier toute la substance, la teneur profonde.
Salina est jeune et belle. Enfant de sel, elle a été recueillie par la tribu et adoptée par le clan Djimba. Mais Salina aime Kano, alors que le chef du clan la destine à Saro, son frère ainé. Elle doit se contraindre à se mariage sous peine d’être chassée, et subit la brutalité de ce mari qui ne l’aime pas mais voulait juste la posséder. Humiliée sans cesse, elle est bien malheureuse, mais soumise. Mais pour autant, n’oublie pas son amour… Quand enfin meurt le mari, elle est persuadée que le bonheur accourra. Las ! Les cœurs sont aigris, peut-être trop échauffés par ce soleil d’Afrique implacable et devenus secs : n’y trouvent place que la haine, la rage et le désir de vengeance… La douce Salina se transforme en être de maléfices, incarne le mal. Trouvera-t-elle l’apaisement dans le désert et avec le temps ?
Ce texte est d’une beauté à couper le souffle, dans sa simplicité. On a l’impression de lire une tragédie classique, dont il a les ressorts, avec en plus ce monde africain de contes et légendes assez prenant par son ambiance.
Une pièce à lire et à voir !
challenge
Lu par Biblioblog, Sylvie,