Le plan de rigueur de Fillon vu par Alain Madelin : des demi-mesures, de la démagogie...

Bon sens, comme il dit. Extraits édités d'une interview publiée sur Atlantico :

"Ce plan d'austérité est fait de mesures comptables qui oublient un paramètre très important : la croissance ; pour doper cette croissance, il faut plus de libertés économiques. Ce qui est nécessaire ce n’est pas d’annoncer une coupe dans telle ou telle ligne budgétaire, mais d’annoncer une profonde réforme de l’État pour le recentrer sur ses missions essentielles.
Revenir progressivement à l’équilibre budgétaire est une mesure de bon sens, de bon père de famille. Cela fait 37 ans que l’on n’a pas connu un budget en équilibre. [Mais] il n’y a aucun homme politique vivant qui ait eu l’expérience d’une politique économique sous des règles de sérieux budgétaire. Alors ce retour est extrêmement difficile à vivre pour la classe politique qui a vécu dans les facilités d'abord de la planche à billet, puis dans celles de la fuite en avant vers l’endettement.
Ces dernières années n’ont pas été des années de pédagogie économique, mais plutôt de démagogie : on a continué à faire croire que tout était possible, que le retour de l’État allait nous sauver. On a pratiqué la fuite en avant dans la création de nouvelles niches fiscales, de nouvelles dépenses publiques et de dispendieux plans de relance. Tout cela en stigmatisant l’économie de marché, et le libre-échange - ce qui n’est pas propice aujourd’hui à une vraie prise de conscience de l’opinion qui a été abonnée ces dernières années par la théorie du bouc émissaire."