Fils d'une famille de producteurs de thé vert, Monsieur Yamagata est un jeune passionné de thé...... noir, en particulier de Darjeeling. Il y a presque 10 ans, sans aucune connaissance à ce sujet, il entreprend la production de thé noir. A force d'effort, il progresse peu à peu, comprend l'importance des cultivars (il est selon lui très difficile de faire un bon thé noir avec le classique Yabukita), et surtout, il a reçu l'enseignement d'un manager de Thurbo (un célèbre "jardin" de Darjeeling").
Il avoue qu'il lui reste encore beaucoup à apprendre, à expérimenter surtout, mais il me semble qu'il a déjà acquis un grand savoir-faire, et qu'il produit des wa-kôcha encore assez uniques au Japon.
J'aurai l'occasion de reparler de lui et d'autre de ses thés plus tard, mais pour le moment, en voici deux. Deux deuxièmes récoltes (2nd flush, ou récolte d'été):
En haut, cultivar Oku-musashi (cultivar à sencha, qui, remarqué pour son parfum, est aussi utilisé pour des thés semi-fermentés ou fermentés).
En bas, cultivar Benifûki (célèbre cultivar à thé noir).
Entre ces deux thés, c'est Oku-musashi qui hérite de plus des technique de Darjeeling, alors que Benifûki tend à se rapprocher des productions indiennes plus classiques de Assam ou autre.
Ci-dessus à gauche Benifûki, à droite Okumusashi.
Dès la verse de l'eau bouillante, tous deux dégagent de suite une savoureuse odeur. Oku-musashi est fruité, quelque chose qui tient du fruit confit, avec des notes vanillées et de pomme de terre. Benifûki est lui aussi dans des tonalités fruitées, mais avec quelque chose d'épicé, un peu plus classique en effet. J'utilise 3 g pour 140-150 cc, et laisse infuser 3 minutes.Cela donne une liqueur au goût suffisamment prononcé, équilibré. Oku-musashi montre une astringence très légère, une douceur subtile, alors que Benifûki se montre un peu plus astringent et tannique (normal pour un cultivar originellement destiné au thé noir) mais contrebalancer par une douceur plus présente elle aussi. Dans les deux cas, l'équilibre est préservé, et l'on ne tombe pas dans l'étrange et écœurante douceur ce nombre de mauvais wa-kôcha.
Deux excellents thés, mais Oku-musashi se montre plus riche et original.