Ne vous déplaise...

François Fillon se la joue sérieux, responsable, en annonçant ses mesures d'austérité, pour "lutter contre la crise" et "rassurer les marchés". Le sourcil sombre, la cravate soyeuse, mais sobre, le menton rasé de frais, un léger sourire flottant sur un visage austère, mais rassurant, le Premier ministre a été dans son rôle. Celui de croque-mort en chef d'un convoi mortuaire annoncé, avec la France, du moins ses classes modestes et sa classe moyenne dans le rôle du mort. Au passage, la Premier croque-mort, pardon ministre, plaît dans son rôle, puisqu'il gagne trois points dans les sondages. à 51%, soit près de 20% de plus que le chef coque-mort, Nicolas Sarkozy.
Pendant que certains jouent les chefs de cortèges funèbres, les coupes claires continuent. A l'île de la Réunion, les parents grognent contre les classes surchargées. Un journal de la place titre "Le recteur ne tient pas ses promesses". En oubliant que le recteur, qui n'en peut mais, fait avec ce qu'il a : ses ordres et ses moyens, reçus d'en haut.
Il y a quelques années, un collègue débarqué de Paris s'étonnait de notre réflexe d'appeler le rectorat pour avoir des infos sur la rentrée, et la préfecture pour avoir des infos sur n'importe quoi d'autre. Lui, il bossait pour l'Evènement du Jeudi, et appelait directement les ministères concernés pour ses articles.
Ben oui, mais on est sur une île. Que personne à Paris ne peut même situer sur une carte. Si tant est que les cartes aient une quelconque importance à l'heure de la mondialisation heureuse. Hormis les cartes Gold, ça va de soi.

Il faudra s'y faire. Ou pas, remarquez. On n'est pas obligé de tout accepter. On peut s'indigner de certaines choses. Faire la révolution. Ya Basta, et tout ça. Les mots ont un sens. Les actes aussi, parfois. Ne vous déplaise...

François GILLET