Après le pro Linux et le pro Mac, la saga la trilogie se termine sans grande surprise sur le pro Windows. Bon sinon Jean-phi prépare ton ///M3 aussi bien je monte ce week-end parce que tes vidéos sont à chier !
Le pro Windows est victime du syndrome de l’Amérique. Comme Sarkozy, il se prend pour un winner et ne vit, et ne jure, que par les entreprises gagnantes, de préférence celles du CAC 40 et surtout du NASDAQ évidemment. Quand un patron est multi milliardaire, il lui voue un culte. Bill Gates, malgré sa coupe au bol, ses débardeurs à losanges et sa tronche de membre à vie du club des anciens acnéiques, est son idole.
Le pro Windows hait les logiciels gratuits et libres. C’est une atteinte intolérable au « Marché » … Les siens sont tous des programmes phares et disponibles dans le commerce. Pour lui, la marque est gage de qualité et de résultat optimal ! Dans sa tête, c’est le programme qui a le talent et non la personne… Un bon article ne pourra s’écrire que sous Word par exemple. D’ailleurs, c’est ce que sous-entend également Microsoft à l’Education Nationale, en menace à peine voilée, afin de leur refourguer des licences d’Office plutôt que de les voir prendre des Openoffice : « Avec nous, Microsoft, vos enseignants préparent sérieusement l’avenir de leurs étudiants et auront ainsi de grandes chances de devenir milliardaires, même ceux de couleurs ! Avec nos concurrents par contre, c’est gratuit certes mais ce sont des amateurs et vous prenez le risque de gâcher le potentiel des élèves, surtout ceux de couleurs et vous ne voulez pas passer pour racistes n’est-ce pas ? N’est-ce pas ??? Il se peut aussi qu’à cause de votre éventuel mauvais choix, vous condamniez vos étudiants à devenir RMIstes à vie, qu’ils attrapent un cancer incurable ou que leur classe explose brusquement. Et ce sera de votre faute, à vous ! Alors, attention, faites TRÈS attention à ce que vous allez faire, nous ne vous le dirons pas deux fois… Signez là. »
Mais n’allez pas croire que le pro Windows paye de sa poche les coûteux programmes ! Ah non ! Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Quand on est un petit commercial minable uniquement rétribué à la comm’ ou un grouillot en informatique, on a tout juste de quoi ne pas sombrer dans la malnutrition et payer son abonnement à Internet. Pour être à la pointe du progrès, il pirate comme un malade. Il lance Emule ou un client de Bit Torrent (des programmes en open source…) et va-y que je te télécharge le logiciel cracké en question ! Toujours la dernière version en date évidemment. « Adobe vient de sortir une nouvelle version de Photoshop, la 18.0.2 ? Mon dieu, je n’ai que la 18.0.1 !! Vite vite, il faut que j’upgrade !!! » C’est vital pour lui, même s’il ne sait se servir de Photoshop autrement que comme une visionneuse d’images. Autant utiliser un bulldozer pour enfoncer un clou…
Quand il ne trouve pas sur les réseaux de P2P ce qu’il cherche, il utilise une version d’évaluation qu’il a topé dans un Cd gratuit de promo et tente de trouver le serial code, se chopant au passage plusieurs virus dans les dents (niveau bouillon de culture, les warez sont pires que les hôpitaux…) mais il s’en fout, son Norton Antivirus cracké est là, même si sa mise à jour date de son installation. Ben oui, faut se connecter pour bénéficier des dernières définitions de virus et il pourrait se faire repérer… Courageux mais pas trop non plus.
Son PC ressemble à tout sauf à un PC. En bon beauf qu’il est, c’est un adepte du tuning, il possède tous les derniers gadgets tape-à-l’œil pour sa bécane, du système de refroidissement liquide aux néons internes la faisant clignoter comme une devanture de sex-shop. Avec ses tonnes de disques durs internes et externes reliés ensemble sur sa carte-mère dernier cri afin de stocker ses nombreux films de boules en format ISO, il peut donc crier fièrement qu’il a l’ABIT RAID… Son nombre de Go perso dépasse celui de tous les locataires réunis de son immeuble. D’ailleurs, il ne parle plus qu’en To…
Complètement parano et croyant qu’on le surveille alors qu’il n’est rien, il accumule les usines à gaz les plus inutiles et bouffeuses de ressources système mais donnant l’illusion d’être invisible : firewalls, navigateurs rendant soi-disant anonyme, antispywares et destructeurs de traces, ralentissant ainsi de plus en plus sa bécane jusqu’au moment où elle ne peut plus avancer. Croyant alors qu’elle est dépassée, il change de configuration, en moyenne tous les ans, et s’offre le dernier bi-processeur 64bits en date et utilisé par aucun logiciel à l’heure actuelle, une carte-vidéo à 1000€ dont il s’empressera d’exhiber les performances à coups de captures d’écran sur des forums de hardware spécialisés dans les concours de longueurs de bite, des barrettes de ram, un écran 24 pouces etc. Le tout à crédit. Il n’a pas le choix car, tout ça, il ne peut malheureusement pas le télécharger. Il se retrouve donc avec un PC haut de gamme qui lui sert à surfer sur le Net, chatter sur MSN, télécharger et relever ses mails… Il fallait bien ça.
Portrait écrit à partir des textes de Kervala et Kalimero. Remix, ajouts et corrections : les Trasheurs.