Nous avions déjà écrit sur ce blog de la petite voiture électrique du marais poitevin, fabriquée dans la région, à Cerizay dans les Deux-Sèvres. Si on en reparle ici, c’est qu’il y a de développements positifs. D’abord, un petit résumé de ses caractéristiques principales, qui, une fois n’est pas coutume sont confirmés par le consortium Mia Electric, qui compte 260 employés, est aujourd’hui détenu majoritairement par l’entreprise allemande Con-Energy et à hauteur de 30% par la région Poitou-Charente. La formule qui voit une région participer dans le capital d’un constructeur de voitures a déjà fait ses preuves avec un certain Volkswagen, dont le capital appartient pour environ 30 % au Land allemand de la Saxonie. La Mia en chiffres: 110 km à l’heure comme vitesse maximale, autonomie de 90 à 150 km par recharge suivant les modèles, consommation de 10 kW pour 100 km, donc un euro d’électricité, pour un prix de 15 000 euros subventions déduites. Qui plus est, trois places confortables pour une longueur qui excède celle de la smart de quelques centimètres (2,87m). Voilà les bonnes nouvelles que notre petit joujou du marais poitevin nous égrène:
- 60 voitures viennent d’être livrées aux communes de la Rochelle et Nice, qui vont les offrir en location : une vitrine idéale et une publicité efficace à moindre coût.
- La voiture sera présente au salon de Francfort début septembre
- Mia Electric va augmenter la cadence de sa production d’ici la fin de l’année pour atteindre une production de 1.000 véhicules par mois.
- La progression de l’entreprise a été rapide. En juillet 2010, il restait 35 salariés sur place. Un an plus tard, ils sont 260 et ils devraient être 300 au mois de décembre.
- Avant la fin de l’année, un nouveau prototype avec pile combustible à hydrogène et autonomie illimitée sera présenté.
Certes, la concurrence des grands constructeurs est redoutable. Il n’en reste pas moins que, exception faite pour Renault et sa contrôlée Nissan, et Mitsubishi, aucun ne semble miser de manière convaincante sur la voiture électrique, du moins à court terme. General Motors, vu que sa voiture électrique Chevrolet Volt suscitait beaucoup d’intérêt, a cru bon d’en limiter la production à 10 000 voitures par an. Le résultat, c’est que les concessionnaires, vu l’engouement des gens, ont pu augmenter son prix jusqu’à 50 %, et des dizaines de milliers de clients ont été perdus.
On soupçonne que, étant impossible de produire des moteurs thermiques à un prix compétitif, à moins de faire d’investissements colossaux, le six ou sept grands constructeurs de voitures thermiques ne veulent pas perdre leur situation d’oligopole, et se gardent bien de faire décoller la voiture électrique. Cela expliquerait pourquoi on continue de lire dans les médias des affirmations du type : " une voiture électrique et autant polluants qu’une voiture à combustion interne, car l’électricité n’est pas produite par des sources renouvelables". Or, avec un rendement thermique plus que doublé par rapport à celui du moteur à combustion interne, le moteur électrique, permettant de parcourir environ 100 km avec un euro d’électricité, même si celle-ci était produite en brûlant du charbon, produirait au moins 70% à moins des gaz carbonique à effet de serre qu’un moteur classique. En fait, pour produire une quantité d’électricité qui coûte un euro, il faut une quantité de combustibles fossiles dont le coût est inférieur à 80 centimes.
Quant à l’urgence de s’affranchir d’une surconsommation de pétrole, il suffit d’examiner la corrélation entre augmentations rapides du prix du pétrole et crises économiques, depuis 1973. La récente reprise économique a démarré début 2010 avec un prix du baril aux alentours de 35 $, pour échouer après quelques mois à peine de pétrole aux alentours de 100 $. Comme par hasard.