Si le terme de renaissance africaine reste diversement apprécié car pour beaucoup l’Afrique n’était pas morte même si certains faits historiques peuvent le laisser penser, le monument éponyme attire beaucoup de monde à Dakar. A travers son somptueux cadre, nous avons rencontré touristes locaux et étrangers qui ont tous un réel plaisir à visiter ce lieu de Dakar, désormais très couru.
A côté, d’autres visiteurs dont un couple venu de Genève immortalisent le moment avec leur appareil photo. Ils miment imparfaitement la position du couple qui forme avec le bébé l’ensemble de l’oeuvre.
Samba Thioub trouve le monument magnifique mais « pourquoi renaissance africaine » feint-il de demander pour mieux donner son avis. « L’Afrique n’a jamais été morte même si les tentatives de déstabilisation n’ont pas manqué. Elles sont venues de l’extérieur comme la traite négrière ou la colonisation mais aussi de nous, africains, même : les guerres civiles et conflits liés à l’exercice du pouvoir ». Il balaie d’un revers de la main la polémique qui a précédé la construction du monument. « Nous ne sommes pas dans une République islamique même si certains l’oublient. Le Sénégal est un pays laïc donc qu’on ne vienne pas me dire que l’Islam interdit les statues. En revanche si on me dit que le peuple a d’autres besoins vitaux, ok là je peux être d’accord ».
« C’est un débat sénégalo-sénégalais » glisse la suissesse Florence, fidèle à la neutralité légendaire de son pays. « Ce sont deux positions qui se respectent » poursuit-elle en sortant sa bouteille d’eau du sac à dos de son copain dont le « moi, c’est Pierre » en se présentant constitue sa seule participation à la discussion. Samba Thioub se penche et jette un coup d’oeil vers sa femme, enceinte, restée au bas des escaliers du monument où il y a de petits commerces : statuettes, souvenirs de voyage à côté du balai des taxis venus déposer d’autres visiteurs.
Le paysage est magnifique mais commence à s’assombrir avec les premières gouttelettes de pluie dispersant tout ce beau monde.
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