Cette étude de l'Université du Missouri menée sur 2.000 adolescents et financée par le National Institute for Mental Health contredit l'idée populaire en psychologie que les hommes ou les garçons ont le besoin impératif de faire partager leurs sentiments et leurs points de vue. Car elle constate que les garçons pensent que discuter des problèmes n'est pas utile, c'est une perte de temps. Des observations utiles pour les parents et des implications pour les futures relations de couple, à paraître dans la prochaine édition de la revue Child Development.
Amanda J. Rose, professeur agrégé de sciences psychologiques à l'Université du Missouri explique: «Durant des années, les psychologues ont prétendu que les garçons et les hommes souhaitaient parler de leurs problèmes mais n'osaient pas par crainte d‘être embarrassés ou de paraître faibles (…) Toutefois, lorsque nous avons demandé aux jeunes si parler de leurs problèmes leur posait un problème, les garçons n'ont pas exprimé d'angoisse à discuter des problèmes, pas plus que les filles. Mais leurs réponses suggèrent qu'ils ne considèrent pas cela comme une activité particulièrement utile. "
Un besoin d'être comprises chez les filles, une perte de temps pour les garçons: Ce sont 4 études différentes menées sur près de 2.000 enfants et adolescents qui constatent que les filles expriment le besoin de parler de leurs problèmes, comme un moyen de se sentir aimées, comprises et moins seules. Alors que si les garçons loins de se sentir gênés ou inquiets d'être taquinés, ou encore incapables de prendre en charge leurs problèmes par eux-mêmes jugent «bizarre» de le faire et estiment que c'est une perte de temps.
Des implications pour les parents, qui devraient, selon les auteurs, encourager leurs enfants à parler de temps en temps de leurs problèmes, aider les garçons, en les mettant plus en sécurité, à se confier et à apprendre à leurs enfants à adopter un terrain d'entente lors de la discussion. En revanche, pour les psychologues et du côté des filles, s'exprimer de manière excessive peut être un signe de dépression et d'anxiété et parler et reparler des problèmes n'est pas la seule façon de s'en sortir.
Une implication pour les futures relations amoureuses: De nombreuses relations impliquent un cycle, dans lequel l'un des partenaires, en général la femme continue à parler des problèmes alors que l'autre partenaire, l'homme se retire. Les femmes pourraient ainsi pousser leurs partenaires à refouler soucis et préoccupations, à les desintéresser des enjeux familiaux et les pousser à adopter des mécanismes d'adaptation et de fuite pour se sentir mieux.
Source: Child Development (à paraître) “How Girls and Boys Expect Disclosure About Problems Will Make Them Feel: Implications for Friendships” et University of Missouri “Males Believe Discussing Problems Is A Waste of Time” (Visuel © DURIS Guillaume - Fotolia.com)
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