A vingt ans, j'aurais préféré mourir que d"avoir un emploi stable.on lisait "jours tranquilles à clichy", on vivait fort, fous de savoir, gourmands d'études... la précarité acceptée, revendiquée, voulue comme un art de vivre nous faisait voir du monde:petits boulots formateurs, connaissance du réel dans sa diversité! d'autres ont fait carrière, se sont enfermés dans leurs milieu.
Il faut même savoir refuser le succès quand on voit qu'il va enfermer! le jour où l'on m'a proposé d'entrer au "Figaro littéraire", j'ai compris... il fallait faire marche arrière... Ca coûte cher, mais tant mieux. Ce n'est pas seulement moral et politique... c'est aussi une question de dignité. il y a encore des agrégés de ma génération qui essuient la vaisselle au fond des cafés: le monde n'est pas perdu!
Je suis démodé!