Il est loin le temps où le web était réservé à quelques privilégiés, les pionniers de l’ère du net. Aujourd’hui, le moindre site est envahi par les surfeurs , comme celui du Graoully Déchaîné où il n’y a plus moyen de râler seul dans son coin.
Heureusement , il reste quelques havres de paix dans tout ce brouhaha ; ces sites d’un autre temps que plus personne ne visite comme le site officiel du FC Gueugnon ou celui du RC Strasbourg. Et ces webzines qui ont voulu révolutionner le monde et qui ont été désertés aussi vite que le sacre de miss mirabelle dimanche dernier après la non-élection d’Athenaïs.
Le moteur de recherche Altavista en 1996, ancêtre des moteurs actuels
Ah ces jolis webzines…Eric Mie aime publier sur sa page Facebook des photos des jolies dames de jadis (et parfois de quelques hommes pour faire plaisir aux amateurs) . Peut-être pourrait-il un jour faire de même avec ces vieux (ou pas) sites oubliés parfois avant même d’avoir vécu véritablement.
Douces adresses où il fait bon vivre , machines à remonter le temps où les derniers articles publiés datent d’un temps que les moins de 20 jours ou 20 mois ne peuvent pas connaître…
On s’y sent délicieusement seul, privilégié d’être là et d’occuper égoïstement les lieux. Toutes ces pages rien que pour soi rendent intéressants même les plus affreux charabias.
Dans un univers virtuel en perpétuel mouvement, où l’on vit à la vitesse de la fibre optique, c’est bon de se retrouver dans ces marécages où le temps s’est arrêté, de reprendre son souffle quitte à lire et relire les mêmes textes dix fois, cent fois …mille fois.
On rit en revoyant la prétention des créateurs de jadis tout en contemplant le coma d’aujourd’hui. On est nostalgique de voir tant de noms disparus et d’imaginer la tristesse de ceux qui ont donné d’eux avant de se résigner.
Et pourtant , ces sites sont toujours là…
Car c’est là tout le paradoxe du net : même mort, même agonisant , vous êtes toujours vivant. Et si les lecteurs vous oublient , le web, lui, jamais.